7591. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 21 juin 1756.
Votre rapport du 14 de ce mois m'est bien entré. Comme les affaires publiques deviennent plus compliquées et critiques d'un jour à l'autre, d'une manière tout-à-fait extraordinaire, vous jugerez sans doute vous-même de quelle importance il m'est pendant ces entrefaites de recevoir de bons avis, et de la plus fraîche date qu'il se peut, sur tout ce qui se traite et fait de la part de la Russie et de l'Autriche.
Il faudra donc que vous redoubliez de vigilance à l'heure qu'il est, et que vous fassiez jusqu'à l'impossible, ne ménageant même pas l'argent s'il le faut, pour vous procurer des nouvelles exactes et en même temps des plus fraîches sur le sujet des cours de Russie et de Vienne, pour me les communiquer ensuite.
Vous pouvez être assuré que vous ne sauriez mieux signaler votre zèle pour le bien de mes intérêts que par là et par une grande attention, pour vous mettre au fait de ce qu'on juge et parle à Dresde du campement considérable de troupes en Bohême que la cour de Vienne y veut former,1 sur le parti que la Saxe pourra prendre dans ces circonstances, et sur le jugement qu'on porte sur vos lieux des troupes russes en Livonie et Courlande.2
Federic.
Nach dem Concept.
7592. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Finckenstein berichtet, Berlin 19. Juni, über eine Unterredung von demselben Tage mit dem grossbritannischen Minister, welchem er die durch den Erlass vom 17. Juni3 aufgetragenen Mittheilungen gemacht hat: „Je lui ai fait sentir … la nécessité absolue qu'il y avait pour l'Angleterre de faire les plus prompts et les derniers efforts pour s'assurer de la Russie. Je lui ai dit à cette occasion que le mal était pressant mais qu'il n'était pas sans remède; que l'argent faisait tout dans ce pays-là, mais qu'on y demandait des sommes considérables; que, selon mes petites idées, il faudrait gagner les Schuwalow, à quelque prix que ce fût, inspirer de la jalousie au Grand-Chancelier sur l'union de la France avec le Danemark et la Suède,4 qu'il hait dans le fond de son cœur, et lui faire sentir que la Russie jouirait toujours un rôle brillant, tant qu'elle resterait avec l'Angleterre, au lieu qu'en s'unissant avec les cours de Vienne et de France, elle ne figurerait qu'en second ou même en troisième; que j'étais persuadé que, si ces arguments, plausibles par eux-mêmes, étaient appuyés par le puissant motif de livres sterling et que le tout fût présenté par une main adroite, cela ne pourrait guère manquer de produire l'effet désiré; mais qu'il ne fallait pas y compter tellement qu'on ne songeât en même temps et dès à présent aux moyens de se mettre en sûreté, la Russie venant à manquer, contre un parti si puissant et si supérieur, et que Votre Majesté souhaiterait par conséquent qu'on ne tardât pas à se concerter, pour n'être pas pris au dépourvu, puisqu'il y avait à parier que la cour de Vienne commencerait la guerre dès le printemps prochain, si elle parvenait à s'assurer de la Russie.
1 Vergl. S. 438.
2 Vergl. S. 427.
3 Vergl. Nr. 7574 S. 417.
4 Vergl. S. 419.