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50,000 hommes en Silésie et marcheraient avec un autre corps de 50,000 hommes par la Saxe tout droit dans la marche de Brandebourg, tandis que 60,000 Russes, assemblés aux frontières de la Livonie et de la Courlande, entreraient dans la Prusse. Que, d'ailleurs, les Hanovriens s'empareraient en même temps de la ville de Minden et posteraient leurs troupes derrière le Wéser, pour en disputer le passage à celles de France, ce qui cependant ne soit dit qu'à vous seul. Comme les circonstances deviennent par là très critiques à mon égard, et quand je réfléchis d'ailleurs que je n'ai point d'allié sur lequel je saurais me confier pour en être soutenu efficacement, que, de plus, aucun traité ni aucune liaison ne m'obligent de prendre part à des querelles qui ne regardent que les affaires indiennes, et que mon traité avec la France va expirer,1 sans déranger mes nouvelles alliances défensives à faire avec la France, je pourrais bien me voir forcé d'accepter la neutralité.

Vous pouvez bien en dire quelque chose convenablement à M. de Rouillé, afin de lui faire comprendre et envisager toute l'étendue de mon embarras dans ces circonstances, mais que, supposé que je me visse obligé à accepter la neutralité de l'Allemagne, je croyais toujours de rendre un service essentiel à la France, parceque par là j'arrêterais une quantité de 60,000 Russes,2 qui par là resteront dans leur pays, et apparemment encore un pareil nombre de troupes autrichiennes, que je tiendrai en échec pour ne pas pouvoir aller servir contre la France. Vous vous acquitterez de tout ceci avec toute la prudence et la délicatesse possible et me manderez, en après, ce que M. de Rouillé en aura senti.

Federic.

Nach dem Concept.


7172. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 24. December: „Il m'est revenu que le sieur Keith avait fait connaître au comte Col- loredo de chercher à faire une proposition à la Diète de l'Empire à Ratisbonne pour que les membres de l'Empire s'arrangeassent dans la crise présente des affaires, et de prendre une résolution pour empêcher que des troupes étrangères entrassent dans l'Empire Je ne puis pas trop bien faire fond sur cet avis. Il me paraît que cette cour-ci avec l'Angleterre se joindra difficilement pour un pareil arrangement. Il est vrai que Sa Majesté Britannique pourrait s'y prêter; mais je doute qu'ici on le souhaite, puisque par la les troupes russes ne pourraient non

Berlin,3 janvier1756.

J'ai reçu votre rapport du 24 décembre, par lequel je me suis aperçu avec bien de la satisfaction que vous commencez présentement à parvenir de suivre la vraie piste de la cour où vous vous trouvez, et je suis persuadé que vous accusez juste, quand vous dites que ladite cour se trouverait fort embarrassée dans ses desseins, si l'on trouvait des moyens efficaces pour empêcher l'entrée des troupes étrangères dans l'Empire.



1 Vergl. Bd. XI, 170.

2 Vergl. Bd. XI, 388.