7248. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 7 février 1756.

Les rapports que vous m'avez faits depuis le 20 du mois passé de janvier jusqu'au 27, m'ont été bien rendus, au sujet desquels je vous dirai que, quant à ce qui regarde l'affaire avec le baron de Hœpken, la cour de France m'ayant fait proposer de nouveau par le duc de Nivernois un moyen de conciliation par une lettre projetée que le baron de Hœpken m'écrirait,83-3 et que, m'étant prêté entièrement à ce moyen, le susdit duc en a d'abord dépêché un courrier à M. d'Havrincour pour finir l'affaire en conséquence. C'est pourquoi j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous vous dirigiez là-dessus.

Pour ce qui regarde la nouvelle qu'on a eue en Suède du crédit baissé du chancelier Bestushew, vous n'y devez guère compter, puisque je sais à n'en pouvoir douter qu'il n'en a rien encore, et quant à l'autre nouvelle d'un transport de 50,000 Russes à Lübeck par une escadre anglaise qui paraîtrait au printemps dans la mer Baltique, il se peut<84> que cela ait été le premier projet de l'Angleterre,84-1 mais dont il n'en sera plus rien à présent, surtout après qu'à la suite ma convention de neutralité de l'Empire faite entre moi et l'Angleterre, et dont je vous ai déjà informé par ma dépêche du 31 de janvier,84-2 y est survenue. Comme je vous ai déjà instruit par cette dépêche comment vous devez vous expliquer au sujet de cette convention, je m'y réfère et ajoute seulement que, si le marquis d'Havrincour venait de vous parler sur cette convention comme d'une affaire qu'on ne saurait pas bien concilier avec mes engagements pris autrefois avec la France, vous lui direz en termes civils que mon traité avec la France était simplement et purement défensif et ne regardait que ses possessions européennes, dont il n'était point question dans ses démêlés présents avec l'Angleterre, et qu'il n'y avait rien d'ailleurs dans cette convention qui me sût détourner de mes autres engagements avec la France. Vous observerez avec cela que, pourvu que M. d'Havrincour ne vienne point vous parler de la façon susdite, vous n'entrerez point aussi avec lui dans cette explication.

Federic.

Nach dem Concept.



83-3 Vergl. S. 80. 81.

84-1 Vergl. Bd. XI, 266.

84-2 Ministerialerlass. Vergl. S. 59.