7251. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Maltzahn berichtet, Dresden 30. Januar: „Je viens de voir la dépêche du sieur Funcke du 23 de décembre, qui traite des difficultés qui se sont élevées par rapport à l'échange des ratifications,85-2 qui ont été aplanies au gré de la cour | Potsdam, 7 février 1756. J'accuse la bonne réception des rapports que vous m'avez faits du 30 janvier et du 3 de ce mois. Ayant oublié dans ma dernière | |
de Russie, le chancelier de Bestushew ayant insisté sur le payement des 100,000 livres sterling en même temps que l'échange des ratifications du traité se ferait, sans quoi ni ce traité, ni le renouvellement du traité de commerce n'aurait lieu; que, lui, le sieur Funcke, et le résident anglais Wolf ayant été employés pour la médiation, ils avaient eu tout lieu de s'apercevoir que le chevalier Williams avait fait des tentatives, sans ordre de sa cour et pour des motifs personnels, relatifs à la crise que des sentiments particuliers avaient causée entre le parti de la cour et de la nation anglaise. Que le résident Wolf avait à la fin pris sur lui le payement des 100,000 livres sterling, sous des conditions arrêtées secrètement entre ledit résident et le chancelier Bestushew, que le sieur Funcke n'explique pas; ce qui causait au chevalier Williams la perte de ses émoluments, eu égard auxquels il se repentait à présent de ce qu'il avait fait, et que toute sa conduite avait donné des impressions de méfiance qu'il n'effacerait plus. Que le courrier que le chevalier Williams avait assuré devoir lui être expédié huit jours après le départ de celui qu'il avait reçu le 11,86-1 n'arrivait pas, et qu'il faisait envisager ce retardement comme une suite de la fermentation qui depuis peu était arrivée dans le ministère anglais, en assurant que le sieur Fox ayant victorisé sur le parti opposé à la cour,86-2 les rapports de la sienne avec les cours étrangères prendraient une nouvelle consistance, mais qu'on n'ajoutait plus foi aux assurances du chevalier Williams qu'autant que l'évènement les confirmait, puisqu'il en avait aventuré déjà des plus affirmatives, que la suite avait démenties. Que le chancelier Bestushew ne travaillait actuellement qu'à effectuer promptement auprès de l'impératrice de Russie la signature de la ratification, chose assez difficile; qu'en suite il s'agirait encore de la déclaration qu'on demandait à Williams que les troupes stipulées dans le traité ne marcheraient pas dans le cas où la guerre n'aurait lieu qu'uniquement en Italie ou en Amérique, déclaration que le chevalier Williams était | lettre que je vous ai faite,86-3 de vous instruire de mes intentions touchant le sieur Gaudecker,86-4 je vous dirai présentement que, comme son histoire est compliquée de bien des circonstances dont je ne me souviens plus, et qu'il faudrait trop de temps pour en tirer des éclaircissements, vous lui direz en termes honnêtes qu'il conviendrait le mieux qu'il se fît donner ces lettres de recommandation pour lesquelles il était venu à Dresde, et qu'il pourrait alors venir ici pour voir ce qu'il y aurait à faire pour lui, et que, supposé qu'il ne trouverait point alors de sa convenance de rester ici, il en pourrait toujours continuer son chemin en passant par la Silésie, sans avoir été remarqué. J'ai été fort satisfait des nouvelles que vous m'avez données par le post-scriptum de votre rapport du 30 janvier, où j'ai trouvé des choses bien intéressantes; ma grande et presque unique curiosité est à présent de savoir comment la cour de Pétersbourg envisagera ma convention de neutralité de l'Empire faite avec l'Angleterre, et les impressions qu'elle aura faites sur elle, quand elle en aura été informée. C'est en conséquence que vous tâcherez de m'en procurer à son temps une exacte notice. Quant à cette convention, vous direz au comte de Broglie, lorsqu'il viendra vous en parler, qu'il n'y avait rien dans cette convention qui saurait être contraire à | |
autorisé et prêt de faire … Dans un post-scriptum, le sieur Funcke s'étend beaucoup sur les représentations qu'il a faites au Grand-Chancelier pour obtenir à la Saxe des subsides de l'Angleterre, de la promesse que celui-ci lui en avait faite, et du peu de succès qu'on devait s'en promettre. Il a représenté, entre autres, au grand-chancelier Bestushew la lenteur avec laquelle les affaires se traitaient en Russie, qui serait d'autant plus préjudiciable que la Saxe, vu ses détresses,87-1 ne pourrait pas tarder de se déclarer à la France,87-2 où de courir le risque de s'asseoir entre deux chaises. Le grandchancelier Bestushew, en étant tombé d'accord, lui a répliqué qu'il osait d'autant moins lui conseiller, qu'il serait très fâcheux que pour la somme de 100,000 ducats que la Saxe gagnerait peut-être avec la France, elle sacrifiât le système général et lui donnât un échec par sa défection. Qu'il serait fâché en même temps de voir la Saxe manquer les subsides français, après le refus que la Grande-Bretagne aurait fait d'en donner, mais qu'il y avait des occasions où l'on ne saurait mieux faire que de se déterminer soi-même, puisque les amis même ne sauraient si bien conseiller. Que la cour de Dresde devait savoir ce qu'elle pourrait accorder a la France, sans s'engager dans des mesures contraires aux intérêts de ses alliés et principalement à ceux de la Russie. La réponse de la cour de Dresde qui a été donnée au comte Broglie, … est en conséquence de cette leçon que le comte de Bestushew avait faite à ces gens-ci.“ | mes engagements avec la France, vu que mon traité d'alliance avec elle, qui d'ailleurs allait expirer, n'était que purement et simplement défensif et ne regardait que les possessions européennes de la France, en excluant celles des Indes, qui étaient cependant dans le moment présent le seul objet des troubles élevés entre la France et l'Angleterre, et qu'au surplus la convention en question ne saurait m'empêcher aucunement de renouveler mon alliance avec la France.87-3 | Quant aux autres qui vous parleront sur cette affaire, vous leur direz simplement qu'un des principaux objets de mes soins ayant toujours été de prendre à cœur la tranquillité de l'Allemagne et la conservation de sa constitution, afin de détourner d'elle, autant qu'il m'était possible, les orages qui sauraient fondre sur elle, j'y avais pensé plus que jamais dans la situation critique présente des affaires générales; et ayant trouvé le roi d'Angleterre dans les mêmes sentiments et du même désir, nous nous étions concertés sur les mesures les plus efficaces à prendre pour obtenir une fin aussi salutaire, et que nous étions venus d'arrêter là-dessus entre nous cette Convention, en nous engageant réciproquement de ne pas permettre que des troupes étrangères, de quelle nation qu'elles puissent être, entrassent ou passassent l'Allemagne dans le cours des troubles présentes. Je finis par vous dire encore que, si la cour de Dresde continue de compter sur des subsides, elle se méprendra furieusement, vu qu'après ma convention faite avec les Anglais, ceux-ci ne lui donneront rien en<88> subsides,88-1 et que la France ne voudra lui en donner moins encore que jamais. Federic. |
Nach dem Concept.
85-2 Vergl. S. 67.
86-1 Vergl. S. 66.
86-2 Vergl. Bd. XI, 441.
86-3 Nr. 7237.
86-4 Vergl. S. 41.
87-1 Vergl. Bd. XI, 358.
87-2 Vergl. S. 53.
87-3 Vergl. S. 83.
88-1 Vergl. S. 74.