7286. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 21 février 1756.
Je n'ai point eu de vos nouvelles l'ordinaire dernier. En attendant, comme mes lettres dernières de Paris et de Vienne continuent de me marquer que la cour de Vienne, en haine de ma convention de<131> neutralité arrêtée avec l'Angleterre, pourrait bien vouloir profiter du refroidissement qu'elle suppose devoir peut-être exister dans la conjoncture présente entre moi et la France, pour se tourner de ce côté-là et se rapprocher de cette dernière par quelque négociation secrète, mon intention est que vous devez sonder milord Holdernesse et même lui demander confidemment de ma part que, d'autant qu'il me revenait de toute part d'une manière non équivoque131-1 que l'Impératrice-Reine ourdit quelque négociation secrète avec les ministres de France et qu'elle paraissait vouloir entrer en liaisons avec la dernière, je priais le susdit lord Holdernesse de vouloir bien me dire son sentiment dans la dernière confidence, qu'en supposant que la Reine-Impératrice changeât de parti et s'accrochât à la France, si alors l'Angleterre saurait compter, malgré cela, sur la Russie et si elle pouvait faire fond sur la cour de Pétersbourg qu'elle ne se laisserait pas entraîner par celle de Vienne à suivre ses impressions, par un motif de prédilection qu'elle aurait plutôt pour la dernière que pour l'Angleterre, et que, comme milord Holdernesse saurait bien s'apercevoir que la chose m'intéressait fort, j'attendais qu'il voudrait bien s'ouvrir confidemment là-dessus envers moi. Vous observerez attentivement la réponse qu'il vous fera, et ne manquerez pas de m'en faire votre rapport fidèle et exact immédiatement à moi.
Federic.
Nach dem Concept.
131-1 Vergl. S. 127—129.