7325. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

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Knyphausen berichtet, Paris 23. Februar, dass die Einwirkung der Marquise von Pompadour auf den König und die Regierung auch nach ihrer Ernennung zur Palastdame der Königin unverändert fortdauere.170-2 Le Roi „la voit non seulement avec la même assiduité et aux mêmes heures que ci-devant, mais les ministres continuent aussi de lui marquer les mêmes égards.“

Bezüglich der von Seiten Frankreichs beabsichtigten Landungen in England und Minorka170-3 meldet Knyphausen: Le ministère est „alarmé de la nouvelle qui commence à se répandre du dessein qu'on attribue au roi de la Grande-Bretagne de vouloir faire passer un corps de troupes allemandes dans les lies britanniques, qui, à ce que l'on prétend savoir, sera composé de Hessois et de Hanovriens … Il transpire#133; que les Anglais ont déjà rassemblé un nombre assez considérable de vaisseaux à Port-Mahon, pour défendre l'entrée de ce port et garder les côtes de l'île de Minorque.“

Potsdam, 6 mars 1756.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 23 de février. Bien que les particularités que vous m'y avez marquées, m'aient été bien intéressantes, celles que j'attends encore d'apprendre de vous, me le seront plus encore, savoir si vous avez parlé à Madame de Pompadour et si tout ce que vous lui avez dit en conséquence de mes ordres,170-4 aura fait impression sur elle, et si vous avez bien pénétré ses sentiments et sa façon de penser sur la conjoncture présente.

J'aurais d'ailleurs souhaité que vous vous fussiez expliqué plus clairement sur l'article où vous dites que les différents indices par rapport aux arrangements que les Anglais avaient pris pour prévenir les projets de quelque descente dans les possessions de la Grande-Bretagne, et que le ministère de France n'avait pas prévus, pourraient apporter un changement total dans les plans d'opération qu'il avait formés, en obligeant la cour de France à prendre des mesures qui communiqueront infailliblement au continent de l'Europe les étincelles d'une guerre. Comme je ne comprends pas ce que vous entendez par ces mesures qui communiqueront la guerre au continent de l'Europe, puisque je n'en connais aucune autre si ce n'est que la France attaquât les Pays-Bas ou l'Hanovre, vous devez vous expliquer tout clairement là-dessus et sans réserve, par la première dépêche que vous me ferez, [sur] ce que vous en avez entendu.

 

Au surplus, mes soupçons continuent qu'il y a des chipotages entre les cours de Vienne et de Versailles; ils augmentent par mes lettres de Vienne,171-1 où il vient et va des courriers entre les deux cours. Je suppose qu'il saurait bien s'y agir d'une neutralité des Pays-Bas, et que la cour de Vienne ne mettrait point d'empêchement, si celle de France trouvait convenable d'entreprendre une attaque sur l'Hanovre, et que les Autrichiens assemblassent un corps de troupes sur mes frontières de Silésie, afin de me tenir par là en échec, pour ne point pouvoir m'opposer en force contre l'entreprise sur l'Hanovre. Quoique je ne vous donne tout ceci que pour de simples conjectures, elles vous serviront cependant de direction, pour que vous employiez toute votre adresse et votre savoir-faire afin de les approfondir et ne pas vous laisser amuser ni faire illusion par les apparences; aussi, pour pénétrer au fond, je crois que vous sauriez vous servir fort utilement de certain homme que je ne veux pas vous nommer ici, mais que vous connaissez assez, pour avoir beaucoup de connaissance des affaires du cabinet de France.171-2

Federic.

Nach dem Concept.



170-2 Vergl. S. 140. 160.

170-3 Vergl. S. 148.

170-4 Vergl. Nr. 7258 S. 98.

171-1 Bericht Klinggräffen's, Wien 25. Februar. Vergl. Nr. 7326.

171-2 Wahrscheinlich Bussy. Vergl. Bd. X, 530.