7384. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A MAGDEBOURG.
Potsdam, 30 mars 1756.
Monsieur mon Cousin. J'ai bien reçu les deux lettres du 25 et du 28 de ce mois qu'il vous a plu me faire, et je ne saurais que vous<228> remercier de la communication des deux lettres du Duc régnant votre frère228-1 que je vous renvoie ci-jointes, et je suis parfaitement sensible à toutes les peines que vous avez voulu prendre par amitié pour moi.
Quant à l'affaire même dont je me suis expliqué en confidence envers Votre Altesse, j'ai vu par les lettres du Duc qu'à la vérité on lui avait représenté les choses d'un tout autre côté et comme de bien peu ou d'aucune conséquence pour moi; mais je suis très fâché que je ne puisse prendre cette affaire, de la même manière, étant tout-à-fait clair et certain que l'établissement de ce nouveau chemin, réparé aux frais du Duc, est très préjudiciable à moi et à mes États et que, si ceci s'est fait à beaucoup ou peu de frais, cela n'importe point à l'affaire, mais il est hors de doute et incontestable qu'une partie considérable du commerce de mes provinces de ce côté-là en souffre, que les Saxons sont par là soutenus dans leurs mauvaises intentions contre mes sujets commerçants, et que mes légitimes représailles contre eux228-2 se trouvent à certains égards éludées. Jamais je n'aurais mêlé le Duc et ses sujets dans les différends de commerce qui me sont survenus, et j'aurais souhaité, par l'étroite amitié que j'ai toujours cultivée avec le Duc, que de son côté il en ait agi de même; mais à présent qu'il paraît tout clairement que l'on veut absolument préjudicier à mes droits et intérêts, je ne saurais aussi qu'approuver les mesures que mes chambres des domaines ont prises contre de pareils procédés,228-3 et je me vois obligé, quelque douloureux que cela me soit, de sister toute la complaisance que j'ai marquée jusqu'ici au Duc dans les affaires mutuelles de nos États, et d'observer mes intérêts sans aucun ménagement avec la même ponctualité que le Duc l'a commencé de son côté. Je ne veux point fatiguer Votre Altesse d'un plus ample détail d'une affaire si odieuse; mais je vous remercie de toutes les peines que vous avez voulu vous donner à cet égard; je suis persuadé que votre amitié et vos sentiments très sincères pour moi en ont été l'unique motif, et vous pouvez être très assuré des sentiments invariables d'amitié etc.
Federic.
Nach dem Concept.
228-1 D. d. Braunschweig, 20. December 1755 und 26. März 1756, an den Prinzen Ferdinand, betreffend die Anlage der neuen Handelsstrasse durch den Harz nach Hamburg. Vergl. S. 213.
228-2 Vergl. Bd. XI, 485.
228-3 Vergl. Bd. XI, 449.