7480. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 26. April, über die französische Expedition gegen Port Mahon :315-2 „Comme l'on vient d'apprendre par les dernières lettres de Londres que l'escadre de l'amiral Byng a été obligée de nouveau de rentrer, par la contrariété des vents,315-3 et que celle de l'amiral Hawke continue de croiser à la hauteur de l'île d'Ouessant, l'on se flatte toujours que le débarquement se sera fait sans obstacle, et l'on s'attend d'un moment à l'autre à en recevoir la nouvelle.“

Auf den Immediaterlass vom 10. April315-4 berichtet Knyphausen, dass er dem Minister Rouillé den Wunsch des Königs eröffnet habe, Frankreich möge durch Vorstellungen beim schwedischen Senat zur Beilegung der Parteistreitigkeiten in Schweden beitragen. Rouillé „m'a fait observer, en premier lieu, que la France ne saurait faire offre de ses bons offices pour un objet de cette nature, auparavant qu'elle ne fût assurée que sa médiation serait agréable au Sénat et qu'elle serait reçue sans répugnance; que le Sénat aurait peut-être de l'éloignement à consentir à ce qu'une puissance étrangère s'ingérât dans une dispute qui concernait uniquement l'administration intérieure du royaume; mais que, quand même il agréerait une pareille médiation, il y aurait encore une seconde observation à faire, laquelle était que, le Sénat ne pouvant rien statuer sur ce qui concernait la forme du gouvernement et les limites du pouvoir qui lui avait été confié par les États, on ne saurait se flatter d'opérer avec fruit et espérance de succès à l'insu de ces derniers; que d'ailleurs Votre Majesté n'ignorerait point que la Diète actuelle avait établi une commission pour connaître des différends qui s'étaient manifestés entre le Roi et le Sénat, et que cette même<316> commission avait rendu un jugement en vertu duquel tout ce qu'il pouvait y avoir d'équivoque dans la forme du gouvernement, et les autres actes qui y étaient relatifs, avait été éclairci et décidé par l'autorité des Etats; qu'enfin il était à appréhender que, si les États du royaume venaient à être informés à la Diète prochaine par les protocoles du Sénat que ce corps avait entamé, pendant le temps de leur séparation et sous une médiation étrangère, une négociation de cette nature, on casserait non seulement et annulerait tout ce qui aurait été statué par lui, mais que cela pourrait inspirer aussi de la méfiance et du mécontentement à la nation contre les puissances qui auraient concouru à une pareille démarche … Que [la cour de France] se conformerait cependant avec plaisir et empressement à tout ce que Votre Majesté jugerait être convenable, supposé toutefois que le Sénat donnât son consentement à une pareille démarche et qu'il se crût autorisé à pouvoir s'y prêter avec espérance de succès et sans avoir rien à appréhender de la part des Etats.“

Potsdam, 8 mai 1756.

J'ai reçu votre rapport du 26 d'avril. Dans le moment où le ministère de France se promet de grands succès de son entreprise sur Port-Mahon, je ne m'attends pas à une explication fort satisfaisante aux Anglais par rapport à la réponse que ceux-ci ont faite et que je vous ai envoyée;316-1 aussi dès que nous aurons la nouvelle de la prise de Port-Mahon, j'ai grande envie de sonder le ministre anglais qui va arriver au premier jour à ma cour,316-2 si le ministère britannique voudra bien se prêter à faire la paix avec la France contre la restitution de Port-Mahon.

Au reste, je suis bien fâché qu'en conséquence de ce que M. de Rouillé vous a dit, la France hésite d'employer ses bons offices pour apaiser les troubles qui règnent en Suède entre le Roi et le Sénat, et, pourvu que la France persiste dans ce sentiment, je ne saurais faire autrement que de songer à d'autres moyens convenables pour rendre le Sénat de Suède plus traitable, ne pouvant pas abandonner tout-à-fait la Reine, ma sœur, aux procédés indécents et injurieux dont on a usé jusqu'à présent à son égard.316-3

Federic.

Nach dem Concept.



315-2 Vergl. S. 310.

315-3 Vergl. S. 285.

315-4 Vergl. Nr. 7416 S. 256.

316-1 Vergl. S. 277.

316-2 Vergl. S. 319.

316-3 Vergl. Nr. 7479.