7559. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Knyphausen berichtet, Paris 31. Mai: „L'intimite de l'ambassadeur d'Espagne avec le ministère de France et le comte de Starhemberg devient de jour en jour plus grande, et il est certain qu'on a entamé quelque nouvelle négociation avec la cour de Madrid400-2 qui est relative à celle qui subsiste entre les cours de France et de Vienne … Je persiste toujours à supposer qu'on a invité [le roi d'Espagne] à accéder au traité que je crois avoir été conclu entre les cours de France et de Vienne,400-3 et que la proposition de l'échange des duchés de Parme et de Plaisance contre les Pays-Bas autrichiens400-4 vient d'être renouvelée et communiquée à la cour de Madrid.“ | Potsdam, 12 juin 1756. J'ai reçu votre dépêche du 31 de mai. Je ne mets pas en doute qu'il n'y ait, comme vous dites, quelque nouvelle négociation entamée de la part de la France avec la cour de Madrid, mais je crois aussi avoir tout lieu de présumer que cette négociation, ne réussira pas, malgré les efforts que les Français y emploieront. Comme il me revient de tout côté que c'est la cour de Vienne qui pousse principalement la France pour la faire agir en Allemagne et contre les États d'Hanovre,400-5 vous devez employer tous vos soins afin d'éclaircir cette chose, pour m'en faire votre rapport avec toute l'exactitude possible, jusqu'où les Autrichiens poussent l'affaire et jusqu'où la cour de France sera capable d'entrer là-dedans. Vous observerez, d'ailleurs, de me marquer fidèlement et avec toute l'exactitude possible comment la cour et le ministère de France pensent actuellement sur mon sujet, ce qu'ils sauraient faire à mon égard, jusqu'où je saurais aller encore avec eux et jusqu'où je pourrai me fier sur eux. Je reconnais parfaitement combien cet article est délicat, mais il est très nécessaire pour moi de le savoir pour ma direction, ainsi j'attends de votre habileté et droiture que vous m'en mettiez exactement au fait, sans me dissimuler rien. Il y a un autre article encore, également important pour moi et pour ma direction, au sujet duquel je voudrais avoir votre information exacte, savoir si vous croyez que la France, en cas qu'elle pourrait convenir avec la Russie, lui paiera des subsides de paix, et si d'ailleurs la France se trouve assez en fonds de pouvoir payer régulièrement ces |
gros subsides de guerre à la Russie que l'Angleterre leur a accordés en son traité de subsides.401-1 Du reste, mandez-moi fidèlement la façon de penser de Madame de Pompadour, du maréchal de Belle-Isle et du sieur de Machault sur mon sujet, et tâchez de vous en informer au mieux. Si vous estimez que vous ne sauriez pas confier aux postes ordinaires un rapport de telle conséquence, envoyez-le, quoique toujours bien chiffré, avec un domestique affidé jusqu'à Wésel, afin qu'on me l'envoie de là ici, soit par estafette, soit par l'ordinaire, avec les précautions requises. Federic. |
Nach dem Concept.
400-2 Vergl. S. 361.
400-3 Vergl. S. 394.
400-4 Vergl. S. 224.
400-5 Vergl. Nr. 7557.
401-1 Vergl. Bd. XI, 387.