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quel point ce soupçon est fondé, mais il est certain que la négociation dont est chargé le comte Starhemberg, est relative à l'Espagne, l'ambassadeur de cette dernière cour à Paris1 assistant fréquemment aux conférences que M. Rouillé et l'abbé de Bernis ont avec le ministre de Leurs Majestés Impériales, qui ferait les plus grands efforts pour déterminer la France à attaquer l'électorat d'Hanovre, afin que l'Autriche eût un prétexte pour pouvoir tomber impunément sur moi, dans le cas où je m'opposerais à la diversion.

Je vous marque tout ce que dessus pour en faire usage là où vous le jugerez convenable, en faisant sentir l'influence que pareils concerts ne sauraient manquer, s'ils se réalisaient, d'avoir sur la constitution et sur la liberté de la République.

Au reste, je veux que, quand vous aurez occasion de parler au prince Louis de Brunswick,2 vous l'assuriez dans les termes les plus forts de toute mon amitié et de l'estime distinguée dont je me sentais pénétré pour sa probité reconnue et sa façon de penser droite pour le bien des affaires, et que je ne souhaitais rien avec plus de passion que de lui en donner des marques réelles.

Federic.

Nach dem Concept.


7762. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Berlin, 26 juillet 1756.]3

Au comte de Podewils. Réponse au marquis de Valory.

Vous direz à Valory que ce qui donne si grand ombrage à sa cour de mes armements, ne consiste que dans des mesures défensives que j'ai prises pour la sûreté de la Prusse, menacée d'une invasion des Russes, et de l'état de défense où j'ai mis les forteresses de la Silésie,4 pour être à l'abri des entreprises de la reine de Hongrie; que les desseins dangereux de ces deux cours, m'obligeant à prendre ces précautions, faisaient crier celle de Vienne, qui serait bien aise de me faire passer pour l'agresseur dans l'esprit de ceux dont ils font tous les efforts pour m'aliéner totalement les cœurs. Que, pour ne rien précipiter, j'avais donné à Klinggræffen les ordres ci-joints,5 et que l'on communiquerait à sa cour tout ce qui se passerait dans la suite de cette importante négociation.

Touchant les bruits que la France prétend qu'on a semés en Allemagne du danger qui court le Corps Évangélique,6 ils peuvent être occasionnés par la liaison de la principale puissance garante de la paix de Westphalie avec la cour de Vienne, dont les desseins pour l'oppression des libertés germaniques sont connus de tout temps.

Federic.

Eigenhändig.7



1 Soto-Mayor.

2 Vergl. S. 93.

3 Ueber die Datirung vergl. Anm. 7.

4 Vergl. S. 16—23. 119.

5 Nr. 7722.

6 Vergl. S. 133. 134.

7 Diese Weisung ist am 27. Juli (vergl. S. 134) Podewils zugegangen. Podewils bemerkt in margine einer Abschrift dieses ersten Schreibens: „Premier écrit du Roi, redemandé le 27 de juillet; après quoi l'incluse (Nr. 7764) me fut envoyé par M. le conseiller privé Eichel le même matin.“