7831. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.
Potsdam, 10 août 1756.
J'ai reçu votre rapport du 3 de ce mois, au sujet duquel je vous dirai que le sieur de Swart, ayant passé Berlin depuis peu de jours pour continuer sa route à Karlsbad, a appris à ses connaissances à Berlin1 plusieurs circonstances que nous ignorions, mais qui, combinées ensemble, se réunissent toutes à peu près à ce que vous m'aviez mandé par vos rapports antérieurs.2
D'ailleurs, je ne veux pas vous laisser ignorer que j'ai fait communiquer à la cour de Londres par le sieur Mitchell mes idées par rapport aux moyens les plus efficaces pour parvenir le plus tôt et le plus convenablement à engager la république de Hollande dans une alliance défensive;3 savoir d'instruire nos ministres à la Haye sur le dessein que nous avons de faire une alliance défensive et de porter [la République] à faire une augmentation de 30,000 hommes de troupes de terre, et, par rapport à l'Angleterre, d'exiger le secours d'un nombre de vaisseaux etc. Qu'après ces instructions données à nos susdits ministres, de ne les gêner point quant au choix des moyens qu'ils jugeront à propos d'employer pour cette fin, mais d'abandonner à eux de se concerter avec leurs amis et avec les Hollandais bien intentionnés, pour arranger leur plan sur leurs avis et pour le mettre de concert en exécution, parceque, selon moi, il est à croire que des personnes qui ont une connaissance locale, qui voient par leurs yeux et qui savent la façon de penser de la nation où ils se trouvent, et qui se servent de la boussole des gens bien intentionnés pour se guider, réussiront infailliblement dans leurs desseins. Je me flatte que le ministère anglais y aura attention, et qu'apparemment le sieur Yorke recevra des ordres en conséquence, pour travailler de concert avec vous sur ce plan. Vous pourrez bien vous ouvrir, quoique verbalement, au sieur Yorke sur ces idées que j'ai fait proposer à sa cour.
Au reste, soyez bien attentif pour être informé de tous les rapports qu'on recevra là où vous êtes des affaires de la cour de Pétersbourg; le sieur Swart a laissé entrevoir à un de ses anciens amis que son neveu4 venait d'en faire un des plus intéressants du 24 juillet, touchant un conseil extraordinaire assemblé le 20 juillet à Zarskoje-Selo en présence de l'Impératrice; sur le contenu de ce rapport, il n'a pas voulu s'expliquer, tâchez ainsi de vous orienter là-dessus, et mandezmoi au plus tôt mieux ce que vous en aurez appris.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Mittheilungen Swart's an den preussischen Geheimrath Warendorff, den ehemaligen Gesandten in Petersburg. Vergl. auch S. 199.
2 Vergl. Nr. 7730. 7749.
3 Vergl. S. 193.
4 J. J. de Swart.