la demande qu'on lui a faite; il s'agit de donner des assurances qu'on n'attaquera pas le Roi, et c'est à quoi on ne répond pas. Ce silence ne fait-il pas voir suffisamment où visent les desseins de la cour de Vienne? Aussi ne voit-on que trop combien ses paroles et ses actions se contredisent: un langage pacifique, et des camps de 90,000 hommes sur les frontières de la Silésie; un éloignement simulé pour la guerre, et un déni d'assurances positives que l'on se croit en droit d'exiger! On demande laquelle des deux puissances désire la guerre, ou celle dont de fortes armées campent sur les frontières de son voisin, ou celle dont les troupes sont tranquilles dans leurs quartiers? On voit, par la réponse fière et méprisante que contient ce mémoire, que la cour de Vienne, bien loin de désirer la paix, ne respire que la guerre, et qu'elle se propose par des chicanes et des hauteurs continuelles d'y pousser le Roi, afin d'avoir un prétexte de réclamer l'assistance de ses alliés. Mais on ne croit pas que ses alliés lui aient promis des secours, pour autoriser l'injustice de ses procédés et pour empêcher le Roi de prévenir les desseins de la cour de Vienne, qui sont si clairs qu'en ne donnant pas les assurances au Roi qu'il lui demandait, il est sûr qu'elle a résolu de troubler le repos et la tranquillité dont l'Allemagne a joui jusqu'à présent. |
Péroraison.
On devait s'attendre à une réponse satisfaisante de la part de la cour de Vienne; mais, comme sa réponse vague sert d'aveu tacite de tous les desseins qu'on lui attribue, l'Impératrice oblige le Roi à penser aux moyens de se défendre et de prévenir les desseins dont ses ennemis ne se cachent plus. C'est à cette occasion qu'il faut avertir de ne pas confondre les hostilités avec l'agression. Celui qui forme le premier dessein d'attaquer son voisin, rompt les engagements qu'il a pris par la paix, il trame, il conspire; c'est en quoi consiste l'agression véritable. Celui qui en est instruit et qui s'abandonne à la discrétion de son ennemi, est un lâche; celui qui prévient son ennemi, commet les premières hostilités, mais il n'est pas l'agresseur.
Puisque donc la cour de Vienne veut enfreindre des traités garantis par toutes les puissances de l'Europe, puisqu'elle se propose de violer impunément ce qu'il y a de plus sacré parmi les hommes, de bouleverser l'Empire Germanique, cette république de princes que le devoir des empereurs est de maintenir, le Roi a résolu de prévenir les suites funestes de ce projet odieux. Ce Prince déclare que les libertés du Corps Germanique ne seront ensevelies qu'en un même tombeau avec la Prusse. Sa Majesté prend le ciel à témoin qu'après avoir employé les moyens les plus propres pour préserver l'Allemagne et ses propres États des fléaux de la guerre dont ils étaient menacés, elle a été forcée de prendre les armes pour s'opposer à une conspiration tramée contre ses provinces et son royaume; qu'après avoir