<404> vous ou avec la cavalerie, selon que le cas l'exigera. Je veux croire que le dessein des Autrichiens a été de s'assembler à Lobositz. Ils peuvent y avoir une avant-garde, mais certainement Browne n'y est pas. Toute votre opération se réduit à occuper le camp d'Aussig. Autant que je m'en souviens, il y a une hauteur sur la droite qui domine sur toute la plaine. Il faut que Schmettau vous prenne là un camp fort1 qu'on ne puisse pas tourner facilement, et où vous puissiez rester en sûreté; la cavalerie peut se camper à 1,000 pas derrière votre infanterie; de là il faut envoyer tout plein de petites patrouilles en avant, qui peuvent gagner l'Égre et voir ce qui se passe par derrière, et vous donner des nouvelles sûres. Le roi de Pologne me lanterne; mais s'il ne s'explique pas aujourd'hui, comme je le désire, nous l'entamerons demain,2 et je compte que, le 20, nous tiendrons par la force ce que l'on ne nous a pas voulu accorder de bon gré. Tout le projet est fait, et j'espère de l'exécuter avec une bien moins grande perte qu'on ne pourrait se l'imaginer. Adieu, mon cher, je vous embrasse; mais n'oubliez pas de prendre le camp le plus fort que vous pourrez trouver, et d'y remuer de la terre.
Fr.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Grossen Generalstabs zu Berlin. Eigenhändig.
8059. AU ROI DE POLOGNE A STRUPPEN.
Schreiben des Königs von Polen, d. d. Struppen 17. September: „Monsieur mon Frère. Par la réponse de Votre Majesté d'hier,3 j'ai vu qu'Elle souhaiterait qu'avant que de partir pour la Pologne, je finisse la négociation entamée au sujet de mes troupes; mais, comment puis-je la finir, les propositions de Votre Majesté étant de nature à ne pouvoir y entrer! Je Lui ai fait connaître tout ce à quoi je pouvais acquiescer. Elle n'a pas paru disposée à l'accepter. J'ai donc cru tout accommodement manqué, et je me suis borné à Lui demander libre passage pour me rendre en Pologne, où ma présence presse à cause de la Diète.4 J'espère que Votre Majesté voudra me l'accorder et terminer l'article de ma résidence. Quant à mon armée, j'ai décidé de son sort. Mon parti est pris là-dessus, et c'est celui de l'honneur et de la nécessité. Je suis avec considération et estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Auguste Roi.
Sedlitz, 17 septembre 1756.
Monsieur mon Frère. J'envoie à Votre Majesté le général de Winterfeldt, pour apprendre d'Elle Sa dernière résolution, qui dictera le parti que je me verrai obligé de prendre, étant avec beaucoup de considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hauptstaatsarchiv zu Dresden. Das Concept eigenhändig.
1 Vergl. S. 398. 399.
2 Gemeint ist, wie auch oben in Nr. 8656, der beabsichtigte Angriff auf das sächsische Lager. Vergl. Aster, Beleuchtung der Kriegswirren zwischen Preussen und Sachsen 1756 (Dresden 1848) S. 265 u. 269.
3 Nr. 8054.
4 Vergl. S. 401.