<41> de France. J'ai1 appris de bonne part que les propositions d'Esterhazy tendent en partie à demander le secours stipulé contre la Prusse par le quatrième article secret du traité de Pétersbourg de l'année 1746,2 la cour de Vienne regardant le moment présent comme le plus favorable pour reprendre la Silésie. Les sentiments modérés du Grand-Chancelier sur la convention de la Prusse avec la cour d'Angleterre, qui l'ont porté à empêcher de tout son pouvoir que le ressentiment que sa cour en a eu, ne dégènérât en inimitié contre l'Angleterre, de plus, le peu de liaison du Chancelier avec Douglas, qui, sans le Chancelier, ne fera rien, me persuadent qu'on n'est pas si proche d'accéder aux engagements de la cour de Vienne et de France qu'on le dit généralement à Pétersbourg, et que le chevalier Williams même le soupçonne, à moins que le Grand-Chancelier, ne se sentant pas capable de s'opposer seul au torrent, ne se voie forcé de consentir à ce qu'il ne saurait pas empêcher. En attendant, la souplesse et l'inquiétude du chevalier Williams sont extrêmes. Étant allé voir le Grand-Chancelier, il lui a montré la convention de l'Angleterre avec la Prusse et son article secret, de même que toutes les pièces contenant la correspondance de l'année passée entre l'Angleterre et la cour de Vienne, sur un concert général avec tous leurs alliés, en ajoutant que l'Angleterre n'avait rien désiré si ardemment que la consistance d'un pareil concert et d'y comprendre la Saxe, la Bavière et la Hesse; mais que la cour de Vienne n'avait pas voulu s'y prêter, et que, sa cour n'ayant pu là-dessus renouer d'autant moins avec la Saxe que celle-ci ne voudrait se déclarer ouvertement et comme partie principale contractante contre la France, elle devait sentir qu'elle avait été le sacrifice des inclinations qu'elle portait à la cour de Vienne. Le chevalier Williams trouve fort étrange que, pendant qu'il n'y a point eu d'harmonie entre la Prusse et l'Angleterre, on n'avait pu déterminer la Russie à rien; qu'à présent que la cour de Londres par son traité obligeait, pour ainsi dire, la Prusse à rester tranquille et à laisser les alliés de l'Angleterre en repos, la Russie voudra songer à faire la guerre à la Prusse conjointement avec l'Autriche; qu'au surplus le chevalier Williams avait à plus d'une fois assuré aux ministres de Russie que le traité de subsides qu'il avait signé à Pétersbourg, n'avait en aucune façon regardé la Prusse,3 et que la Prusse et l'Angleterre n'avaient rien l'une contre l'autre. Au reste, le chevalier Williams se flatte de revenir sur l'eau, lorsqu'on s'y attendrait le moins.
Le colonel Posse a reçu ordre d'avoir des liaisons avec le sieur Douglas, mais avec circonspection, pour qu'en cas de quelque revers que le dernier pourrait essuyer, il n'y fût point enveloppé.
Il est interdit au comte de Horn4 tout commerce avec Douglas. J'apprends que la Russie se résoudra bien à la fin à soutenir le roi de Suède contre le Sénat.5 On n'a pas pu m'instruire des moyens par lesquels on l'effectuera.“
Petersburg, 22. Juni 1756.6
Alle Kriegespraparatorien zu Wasser und zu Lande seind hier auf einmal sisliret und contremandiret worden und die reguliere Truppen sowohl als die irreguliere, die im Marsch nach Livland waren, haben Ordre erhalten, sich zurückzuziehen.
Man ist hier nicht so böse, als man es wohl zu sein scheinen wollte.
Engelland und dessen Minister haben ihre Sachen hier verdorben. Man sucht nun hier mit aller Macht und Gewalt die Freundschaft von Frankreich; dieses wird hier keine Mühe kosten und man wird bald hören, was vor Minister von beiden Theilen benannt sein.
1 Prasse.
2 Vergl. Martens, Recueil des traités et conventions conclus par la Russie (Petersburg 1874) I, 171.
3 Vergl. S. 35.
4 Vergl. Bd. XII, 297.
5 Vergl. S. 9. 10.
6 Uebersetzung eines in Berlin intercipirten Schreibens Swart's an den holländischen Viceadmiral Lynslager, d. d. Petersburg 22. Juni 1756.