8260. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Knyphausen berichtet, Fontainebleau 17. October: „La relation que Votre Majesté m'a envoyée à la suite de Sa dépêche du 5,1 concernant la victoire remportée le 1er de ce mois par Ses troupes sur l'armée autrichienne auprès de Lobositz, et dont j'ai distribué des copies, conformément à l'ordre qu'Elle m'en a donné, n'a point détruit l'opinion dans laquelle se trouve le ministère de France, que le maréchal de Browne est resté maître du champ de bataille et que le nombre des morts et des blessés a été beaucoup plus considérable dans l'armée prussienne que dans celle de l'Impératrice-Reine. A quoi, j'ajouterai encore que, comme l'on est toujours également animé ici contre Votre Majesté et prévenu en faveur de la maison d'Autriche, cet évènement a causé ici une satisfaction générale, tant pour ce qui concerne le Roi et la famille royale que le ministère de France. Madame la Dauphine en a particulièrement été transportée de joie, et comme on tire de cette journée des augures très sinistres du succès des armes de Votre Majesté, cette Princesse ne doute plus que le Roi son père ne soit dégagé dans peu, et que les troupes prussiennes ne soient obligées d'évacuer l'électorat de Saxe. L'on se flatte également que cette prétendue victoire découragera les troupes de Votre Majesté et y causera une désertion considérable et rétablira la confiance dans celles de l'ennemi. Je ne finirais jamais, si je voulais rendre compte à Votre Majesté de toutes les conjectures auxquelles on se livre à cet égard.“ | Sedlitz, 28 octobre 1756. J'ai vu avec surprise par votre rapport du 17 de ce mois combien on est prévenu en France, jusqu'à prendre des mensonges pour des vérités et des illusions toutes pures pour des vérités constatées; je ne comprends pas d'où leur vient un si grand aveuglement, tandis que vos derniers rapports m'avaient fait espérer qu'on commençait à se raviser2 et à se reconnaître sur les véritables et solides intérêts de la France; mais comme, selon votre rapport présent, on pousse l'enthousiasme jusqu'à vouloir réputer les battus pour les vainqueurs, contre toute vérité et même contre la vraisemblance, je vois bien que les Autrichiens ont eu assez d'habileté, pour ne pas dire impudence, pour les faire donner dans leurs pièges. Et comme je vois que la passion a aveuglé la cour de France au suprême degré et qu'elle est contre rime et raison tant animée contre moi qu'elle ne se possède plus, je n'aurai aussi plus de ménagements et prendrai mes mesures, tandis que leurs menaces ne me feront point mourir de peur. Federic. |
Nach dem Concept.
8261. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.
[Sedlitz, October 1756.]3
Mitchell berichtet an Holdernesse, Sedlitz 4. November (most secret): „I shall endeavour to give your Lordship the substance of
1 Ministerialerlass vom 5. October.
2 Vergl. Nr. 8227, 8238.
3 Die Unterredungen fanden am 28. oder 29. October oder an beiden Tagen statt.