7816. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Der Herzog von Braunschweig schreibt, Braunschweig 2. August: „J'avoue que ce traité avec l'Hanovre m'embarrasse beaucoup.184-1 Ce n'est pas un effet du point d'honneur qui m'en dégoûte, j'envisage les réalités dans les différences que je trouverai entre l'Angleterre et l'Hanovre. La première n'a point conclu des alliances pour la défense du pays d'Hanovre; on aurait pu se flatter des arrangements plus efficaces de sa part, au lieu que je dois craindre que ceux des Hanovriens pourraient être assez faibles; et si l'Angleterre ne prend pas fait et cause pour l'Électeur, quelle pourra être la garantie et le dédommagement que celui-ci promettra sur ce qui me pourra arriver en haine de ce traité? Je reconnais, de l'autre côté le poids des raisons alléguées qui obligent Sa Majesté Britannique d'agir ainsi pour le présent; mais s'il y avait encore moyen de faire changer de face cette affaire, j'en serais infiniment charmé. La situation est telle que je risque d'être écrasé avec l'Hanovre, et il me paraît qu'en risquant tout, je dois au moins prendre toute précaution possible.
Extrait.184-2
Il est certain que les nouvelles liaisons entre les cours de Vienne et de Versailles causent beaucoup d'ombrage à la République, tant à l'égard de la balance de l'Europe que par rapport à la cause de la religion protestante. Les gens sensés dans la République conviennent que non seulement à l'égard de ces objets, mais aussi pour la propre sûreté de l'État il serait plus que temps de sortir de la léthargie où l'on se trouve jusqu'ici, et qu'il convient plus que jamais de rester uni, de se lier même plus étroitement avec l'Angleterre et de prendre en même temps sans perte de temps les mesures convenables pour sa propre défense. Si, jusqu'ici, le succès n'a pas toujours répondu à ce désir, ou si dans le moment présent les affaires ne vont pas si vite, comme on devrait le souhaiter, et que la situation des affaires l'exige, on ne doit pas l'attribuer à un effet de faiblesse de la part de ceux qui travaillent avec ardeur au vrai bien de la République et au soutien de la cause protestante, mais il faut considérer la situation où nous nous trouvons, la constitution de ce gouvernement qui est hérissée de difficultés; il faut lutter contre les différents partis et contre l'intérêt des particuliers. La France a cajolé, depuis plus d'un an, ce pays-ci, elle a su soutenir fort à propos pour elle son parti dans la République. Je souhaiterais pouvoir dire la même chose à l'égard du bon parti; car alors je pourrais parler sur les mesures promptes et vigoureuses que la République est sûrement en état de prendre pour le soutien de la bonne cause. Les déprédations des Anglais par mer ont, entre autre, fait un tort incroyable dans ce pays-ci; la restitution des vaisseaux pris a calmé, a la vérité, tant soit peu les esprits, il y a même beaucoup d'espérance que l'on pourrait s'entendre au sujet d'un règlement par rapport à la navigation pendant cette guerre; mais les nouveaux ordres que le colonel Yorke a reçus pour insister sur l'exécution entière du traité de 1678,184-3 nous reculera de nouveau dans le moment présent et donnera beau jeu au parti français, et je puis dire que je crains que ce ne soit pas le moyen de conserver ou de gagner ces gens-ci, s'il Importe à la cour de Londres de les avoir.“
Potsdam, 7 août 1756.
Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai reçu les deux lettres que vous m'avez faites du 2 et du 4 de ce mois.
Votre Altesse peut être assurée que certainement on n'a rien à craindre dans cette année-ci pour les États d'Hanovre, tout ce qu'on<185> a conjecturé d'une entreprise des Français, étant destitué de toute vraisemblance,185-1 et les nouvelles qu'on a débitées des magasins qu'ils formaient dans le pays de Liège et celui de Cologne, et qu'on a eu soin de vérifier, s'étant trouvées absolument fausses; mais, pour l'année qui vient, j'ai tout lieu de présumer que la France a pris le dessein de tenter l'entreprise sur les susdits États.
Mon idée a donc été185-2 que les Hollandais fissent une augmentation en troupes à 30,000 hommes; que l'Hanovre remplît par une nouvelle levée le nombre de ses troupes, pour autant qu'on en a envoyé en Angleterre;185-3 qu'on prît des engagements subsidiaires avec Votre Altesse pour fournir 5,000 hommes, qu'on en fît autant avec le duc de Gotha pour un pareil nombre de troupes; que le landgrave de Hesse-Cassel saurait fournir encore jusqu'à 8,000 hommes; que le margrave d'Anspach était obligé, en conséquence de son traité fait avec le roi d'Angleterre,185-4 de donner 3,000 hommes, auxquels il faudrait ajouter encore 5,000 que le landgrave de Darmstadt offrait contre un traité de subsides à l'Angleterre,185-5 et que tout cela pris ensemble composerait une armée de presque 80,000 hommes. J'ai, d'ailleurs, proposé qu'on mît cette armée sous le commandement de M. votre frère le prince Louis, et qu'on la fît marcher au Rhin ou dans le pays de Cologne, où elle serait à portée de secourir tous les pays que les Français voudraient insulter et attaquer, car, dès que cette armée sera au Rhin ou dans le pays de Cologne, elle couvrira également les États de la République et le pays de Hesse-Cassel, pourvu que le ge'néral qui la commandera en chef, évite d'engager une affaire générale, mais qu'il cherche plutôt d'amuser l'ennemi par des marches, pour faire écouler de la sorte le temps de la campagne, et qu'en s'arrangeant de cette façon je ne voyais le grand risque qu'on courrait. Il ne reste à présent qu'à voir combien on goûtera mes idées, et de quelle façon l'on s'y prendra.
Pour ce qui regarde le désir de Votre Altesse de vouloir faire préférablement son traité avec l'Angleterre immédiatement qu'avec l'Hanovre, Elle peut compter que j'en écrirai à Londres et tâcherai de faire valoir au possible les raisons qu'Elle m'en a alléguées; je ne saurais cependant Lui dissimuler que je crois que, malgré toute la bonne volonté que Sa Majesté Britannique saurait avoir de s'y conformer, elle trouvera bien des difficultés pour y réussir dans le moment présent auprès de la nation et auprès du Parlement. Car, autant que j'envisage la situation présente des affaires en Angleterre, la nation et le Parlement feront tous leurs efforts, dès qu'ils verront le pays d'Hanovre en risque d'être attaqué, mais que, pendant qu'ils ne verront pas qu on prenne des mesures efficaces pour le soutenir, ils ne voudront rien faire.
<186>J'ai mille obligations à Votre Altesse de la communication de la lettre de Son frère le prince Louis que je Lui renvoie à la suite de celle-ci; elle m'a été intéressante à tous égards, et l'on ne saurait pas mieux penser ni aviser sur toutes les affaires qu'elle comprend, que ce digne prince le fait, aussi prié-je Votre Altesse de l'assurer toujours de mon estime véritable et de ma considération parfaite.
Il ne me reste que La supplier encore de vouloir bien remercier le baron d'Asseburg de son attention obligeante,186-1 en voulant donner des preuves convaincantes de son zèle sans réserve et de ses sentiments invariables pour la bonne cause.186-2
Votre Altesse agréera, au reste, ceux de la plus parfaite amitié et d'estime que je Lui garderai à jamais, étant, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin
Federic.
Nach dem Concept.
184-1 Vergl. S. 146.
184-2 Der folgende Extrait ist einer Abschrift des vorangehenden Auszuges aus dem Herzoglichen Schreiben vom 2. August angefügt. Vermuthlich entstammt der „Extrait“ dem vom Herzog übersandten und an ihn zurückgeschickten Schreiben des Prinzen Ludwig von Braunschweig im Haag.
184-3 Vergl. S. 190.
185-1 Vergl. S. 130.
185-2 Vergl. S. 125.
185-3 Vergl. Bd. XII, 261.
185-4 Vergl. S. 67.
185-5 Vergl. S. 99.
186-1 Auf Asseburg's Betreiben war das kölnische Capitel dem Erzbischof, der seine Truppen Frankreich zur Verfügung stellen wollte, entgegengetreten und hatte ihn ermahnt, neutral zu bleiben. (Schreiben des Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 2. August.)
186-2 Vergl. Bd. XI, 296; XII, 251.