7844. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Klinggräffen berichtet, Wien 4. August, über die Reise des Grafen Aubeterre nach Frankreich:210-5 „Je le crois chargé d'une commission secrète sur des arrangements à prendre entre cette cour-ci et la France, et qui, ainsi que je l'ai marqué, ne pourront avoir d'autre but que contre Votre Majesté. Je pense que la France va mettre en exécution sa marche vers l'Hanovre — c'est du moins ce qui se débite actuelle<211>ment ici — et que pendant cette diversion on trouvera beaucoup de facilité à entrer en Silésie. Quant aux différends avec le duc de Mecklembourg, Votre Majesté aura déjà vu par mes dépêches que la nouvelle sur le peu d'apparence d'un accommodement,211-1 que le comte Puebla avait avancée, avait fait grand plaisir ici, et il m'est revenu en confidence que cette cour-ci avait écrit plusieurs lettres au Duc, pour le détourner d'entrer en accommodement, de sorte qu'il ne faut pas douter qu'on n'ait des desseins de remuer dans l'Empire, en partie sous le prétexte des affaires de Mecklembourg. Je crois aussi que [les] forces considérables ramassées avec tant de précipitation en Bohême et en Moravie, et qui passent les 80,000 hommes, ont pour objet de les avoir à la main pour les employer, lorsque l'occasion sera favorable, soit d'abord directement contre Votre Majesté en Silésie ou bien dans l'Empire, pour s'attacher les princes catholiques; à quoi le baron de Fechenbach sera sans doute occupé à Mayence de lier sous mains la partie.211-2 Tout ceci semble être le véritable objet de la commission dont le comte d'Aubeterre est chargé, par les fréquentes conférences entre lui et le comte Colloredo depuis une quinzaine de jours, n'y ayant jamais eu ci-devant grand commerce entre eux.
…La démarche que Votre Majesté m'a fait faire,211-3 a produit son effet dans le public. On n'ajoute plus de foi qu'Elle soit l'agresseur pour la réalité, comme c'était le but de cette cour-ci de La faire passer pour cela; mais j'appréhende — car on est capable de tout ici — ainsi que j'en ai fait mention depuis plusieurs semaines et encore réitéré quelquefois, savoir que l'on chercherait à ramasser de nouvelles inventions et des prétextes, afin de charger Votre Majesté d'agression, pour avoir contrevenu en certaines occasions qu'on ne nommait point, excepté l'article de la religion,211-4 au traité de paix.“
Potsdam, 14 août 1756.
J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois, et je ne trouve rien à y répondre, d'autant que je vous ai déjà fait parvenir tout ce qu'il y avait à dire, et instruit en conséquence. Il ne me reste donc à présent que d'attendre des nouvelles relativement à la réponse en question de l'Impératrice-Reine que vous presserez avec vivacité, pour me l'envoyer sans la moindre perte de temps.
Federic.
Nach dem Concept.
210-5 Vergl. S. 199.
211-1 Vergl. S. 83.
211-2 Vergl. Bd. XII, 339.
211-3 Vergl. Nr. 7722.
211-4 Vergl. Bd. II, 237.