8017. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Hauptquartier Sedlitz, 12. September 1756.

Es ist endlich nunmehro die Antwort von dem wienerschen Hofe auf das letztere Promemoria des Herrn von Klinggräffen hier einge<374>laufen, dessen Dépêche deshalb nebst der Abschrift seines übergebenen Promemoria und der darauf erhaltenen Antwort auf Sr. Königl. Majestät expressen Befehl hierbei in Original übersenden und dabei melden sollen, wie dass, da Se. Königl. Majestät dadurch à bout poussiret wären, Ew. Excellenz sogleich und sonder Zeitverlust besorgen möchten, damit die königliche Minister an auswärtigen Höfen auch nur durch Expeditiones auf allergnädigsten Specialbefehl darüber instruiret, die Antwort communiciret, auch ihnen zugleich das nöthige über die in der Antwort enthaltene neuere Imputationen, als ob man hiesiger Seits eine Trêve anstatt eines beständigen Friedens verlanget habe, an die Hand gegeben und diese calomniöse Imputation aus dem Zusammenhang der Sache kurz, doch gründlich widerleget werden möge.374-1

Des Königs Majestät werden auch nunmehro das bekannte Manifest374-2 sonder weiteren Anstand publiciren lassen und in wenig Tagen, so wie Sie hier nur fertig seind, Dero weitere Operationes fortsetzen, zumalen da allen Nachrichten nach die Oesterreicher alle dero Forces in Böhmen zusammenziehen. Ich werde mit einer morgen noch besonders abgehenden Estafette Ew. Excellenz ein mehreres zu melden die Ehre haben, da gegenwärtiges nicht länger aufhalten können noch wollen.

Eichel.

P. S.

Das einliegende Schreiben an der Königin Frau Mutter Majestät374-3 lassen des Königs Majestät Ew. Excellenz zur besten Besorgung recommandiren.

Bericht Klinggräffen's, d. d. Wien 7. September: „Sire. J'avais à la vérité mon mémoire, dont je joins ici une copie exacte, tout prêt, pour le remettre au comte de Kaunitz le 1er de ce mois, ainsi que je l'ai marqué par ma dépêche de cet ordinaire; mais ne pouvant point trouver ce ministre, je n'ai pu le faire que le lendemain, le 2 de ce mois.

La réponse sur ce mémoire dépendant du retour de l'Impératrice de Holleschau, j'ai été obligé de l'attendre.374-4 Cette Princesse étant donc revenue le 4 et le comte Kaunitz ne m'ayant, malgré cela, pas donné réponse jusqu'au 5 de l'après-midi, je lui écrivis ce jour-là un billet par où je la demandai.

Sur quoi, il me répondit, par un qu'il m'écrivit, qu'il croyait être en état de me la faire tenir le lendemain.

Ce jour s'étant également passé, à quelques heures près, j'écrivis un second billet au susdit comte, par où je lui demandai encore la réponse, ajoutant qu'au cas qu'il ne me l'envoyât le lendemain avant-midi, je serais obligé de renvoyer mon courrier avec la réponse à Votre Majesté que je n'en pouvais point obtenir ici sur mon mémoire présenté.

J'attribue donc à ce billet et à une conférence qui s'est tenue hier entre les comtes d'Ulfeld et Colloredo, qui arrivèrent avant-hier, et de Kaunitz, l'effet que ce dernier m'a envoyé aujourd'hui la réponse en question, dont je joins ici une copie exacte, et dont je donne également une au maréchal de Schwerin. 374-5

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Comme cette réponse ne répond nullement à l'attente de Votre Majesté, je tâcherai d'arranger tant les archives que mes autres affaires, afin de pouvoir partir d'ici dans peu de jours, en exécutant exactement les ordres qu'Elle m'a prescrits, pareil cas existant, c'est-à-dire d'écrire avant mon départ un billet au comte de Kaunitz dans les termes que Votre Majesté me l'a ordonné.375-1

Au reste, sur la nouvelle de l'entrée des troupes de Votre Majesté en Saxe, on a ramassé beaucoup de chevaux de bouchers et autres, pour transporter des pièces de campagne; il en est parti déjà au nombre de 84 et beaucoup de balles à fusil.

Il arriva hier un aide de camp en courrier adressé au résident de Saxe,375-2 qui annonça le retour subit du comte de Flemming, et qui fut redépêché tout de suite. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur

Friderich.

Mé m oi re.

Vienne, 2 septembre 1756.

Sa Majesté l'Impératrice-Reine voudra bien Se rappeler que l'article principal du mémoire que le soussigné a eu l'honneur de Lui présenter par ordre du Roi son maître le 20 du mois passé, a roulé sur la demande que Sa Majesté le roi de Prusse s'était cru en droit de faire à Sadite Majesté Impériale et Royale, savoir une déclaration formelle et catégorique, consistante dans l'assurance; que Sa Majesté l'Impératrice-Reine n'avait aucune intention d'attaquer Sa Majesté Prussienne, ni cette annéeci, ni celle qui vient.375-3

Quoique Sa Majesté l'Impératrice-Reine n'ait rien touché de cette assurance dans la réponse375-4 qu'Elle a fait remettre au soussigné en date du 21 du mois dernier sur ce mémoire, et qu'ainsi cela n'ait pas laissé de faire entrevoir à Sa Majesté Prussienne le peu de bonne disposition que Sa Majesté l'Impératrice-Reine avait pour Elle, de sorte qu'il ne Lui restait que le seul parti de prendre les mesures nécessaires pour sa sûreté, cependant ce Prince, pour donner des marques claires de son désir pour la conservation de la paix et de la tranquillité publique, s'était déterminé d'ordonner de nouveau au soussigné de revenir encore une troisième fois à la charge, pour demander à Sa Majesté l'Impératrice-Reine l'assurance en question, savoir: que Sadite Majesté Impériale et Royale n'avait aucune intention d'attaquer Sa Majesté le roi de Prusse, ni cette année, ni celle qui vient.

Le soussigné a des ordres exprès du Roi son maître de déclarer à Sa Majesté l'Impératrice-Reine que, dès qu'Elle aurait donné nommément et positivement à ce Prince l'assurance qu'il Lui demande, il ferait tout de suite retirer ses troupes et remettrait toutes choses dans l'état où elles doivent être. C'est donc sur quoi le soussigné attend de Sa Majesté l'Impératrice-Reine une réponse sur le pied qu'il a eu l'honneur de le spécifier ci-dessus.

Klinggræffen.

Réponse au mémoire présenté par M. de Klinggräffen le 2 de septembre 1756.

Vienne, 7 septembre 1756.

Monsieur de Klinggraeffen avait à peine présenté son dernier mémoire, daté du 2 de ce mois, qu'il parvint à Sa Majesté l'Impératrice-Reine la nouvelle de l'invasion de la Saxe et du manifeste publié contre elle à cette occasion.375-5

<376>

Après une agression aussi marquée, il ne saurait donc plus être question d'aucune autre réponse que de celle que Sa Majesté pourra juger à propos de faire en son temps audit manifeste, la dernière qu'elle a fait remettre à M. de Klinggräffen, portant tout ce qu'il a pu être combinable avec sa dignité de faire déclarer, et la proposition de laisser convertir en trêve la paix subsistante et fondée sur des traités solennels, n'étant naturellement susceptible d'aucune déclaration.

C'est ce qu'on a ordre de faire connaître en réponse à M. de Klinggræffen.

Le comte de Kaunitz-Rittberg.“

Nach der Ausfertigung.



374-1 Demgemäss Ministerialerlasse an die preussischen Gesandten im Auslande und in Regensburg, d. d. Berlin 14. September.

374-2 „Expose des motifs“ etc. Vergl. S. 326.

374-3 Das Schreiben liegt nicht vor.

374-4 Vergl. S. 364.

374-5 Vergl. S. 370.

375-1 Vergl. S. 278. 279.

375-2 Petzold.

375-3 Vergl. S. 278.

375-4 Vergl. Nr. 7823.

375-5 Das Manifest gegen Oesterreich „Expose des motifs“ etc. (vergl. S. 326) ist erst nach Empfang der obigen Antwort des wiener Hofes veröffentlicht worden. Vergl. S. 374. Kaunitz gedenkt hier der preussischen Declaration über den Einmarsch in Sachsen. Vergl. S. 322.