8111. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH AU CAMP DE JOHNSDORF.

[Sedlitz], 24 [septembre 1756] à 3 heures.

Je ne vois, mon cher Maréchal, par tous les rapports de vos détachements, aucune certitude de l'endroit où se trouve M. de Browne avec un corps des Autrichiens; il me semble que c'est un problème qu'il est cependant nécessaire de certifier. Je crois que, si, après la jonction du prince de Bevern,451-1 vous détachiez un corps de 6 bataillons, 10 escadrons de dragons et 5 de hussards sur Lobositz, et qu'en même temps vous poussiez 5 escadrons de hussards, soutenus de 5 de dragons et de 2 bataillons, de l'autre côté de l'Elbe sur Leitmeritz, que, par leur moyen, vous pourriez vous procurer des nouvelles plus certaines. Ceci influe sur toute notre campagne. Si, en même temps, de petites troupes de hussards de 20 à 30 chevaux vont le chemin de Dux, Kaaden, Kommotau et Klösterle, vous ne pouvez pas manquer de vous mettre au fait de la position de l'ennemi, du nombre des troupes que vous avez vis-à-vis de vous, et du lieu qu'occupe positivement le maréchal de Browne. Tout ceci m'est très important pour ce qui me reste à faire relativement à mon blocus. Si je sais que l'ennemi n'est<452> pas si proche, j'attendrai plus tranquillement la fin de la farine de nos gens; mais si, par hasard, Browne se trouvait à Budin avec un gros détachement de son armée, je serais obligé d'en avertir le maréchal de Schwerin, pour que ses mouvements fussent concertés avec les vôtres.

Nous faisons ici ce que nous pouvons pour affamer ces gens de la montagne ; mais, à vous parler vrai, je ne jurerais pas que l'affaire ne durât jusqu'au commencement d'octobre. Adieu, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



451-1 Vergl. S. 442.