8151. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.
Sedlitz, 4. October 1756.
Ew. Excellenz übersende hierbei die Deroselben gestern annoncirte484-1 Relation von der letzteren Bataille bei Lobositz, so mir solche von des Königs Majestät zugekommen ist, welche nach Höchstderoselben Intention überall an Dero Minister nach Engelland, Holland, Frankreich, Polen, Dresden, nach dem Reiche pp. fordersamst und nur gleich auf Specialbefehl gesandt werden soll. Wobei Ew. Excellenz melde, dass des Königs Majestät mir so eben sagen lassen, dass ich sogleich Deroselben nach dem Lager in Böhmen nachkommen soll,<485> wohin dann auch alsofort und höchstens in Zeit von einer Stunde aufbreche, mithin künftig wohl wegen derer dahin zu überschickenden und zu remittirenden Sachen wohl einige mehrere Präcautiones zu nehmen sein werden. Worauf meines Ortes nach aller Möglichkeit bedacht sein will.
Sonsten haben Ew. Excellenz nicht die geringste Bedenklichkeit zu haben, bei M. Mitchell und in Engelland instantiiren zu lassen, dass das Corps hessischer und hannoverscher Truppen bald von daher nach Deutschland zurückkomme,485-1 indem des Königs Majestät deshalb bereits durch den Michell einige Insinuation thun lassen485-2 und also Höchstdieselbe vielmehr sehr gerne sehen werden, wann solches von Ew. Excellenz bestens betrieben wird.
Wenn der Herr Mitchell nacher Dresden gehen will,485-3 so wird es nöthig sein, dass, ehe er weiter gehet, hier bei des Markgrafen Karl Hoheit wegen der weiteren Reise anfraget, indem der Weg bis Aussig zwar sicher ist, aber von dar aus nach dem Lager nicht wohl ohne Escorte passiret werden kann.
Wegen dessen, so Ew. Excellenz über die bewussten Extrade485-4 von mir zu wissen verlangen, bin ich zwar nicht im Stande, etwas mit völliger Gewissheit zu sagen, ich glaube aber die Intention zu sein, dass, was die Sachen betrifft, solche wohl nicht menagiret werden können, weil alles sonsten sehr verstümmelt sein würde. was aber den Namen der Person, als des russischen Kanzlers, angehet, solcher wohl menagiret485-5 und alles so eingekleidet werden könne, dass des Königs Majestät in beiden Stücken Dero Zweck erreichen, welches jedoch alles auf Ew. Excellenz Gutfinden aussetzen muss und zu Deroselben gnädigen Wohlwollen und Andenken mich unterthänig empfehle.
Eichel.
Nach der Ausfertigung.
Relation de la bataille de Lobositz.
Le Roi485-6 partit le 28 de son camp de Sedlitz tout seul; il joignit son armée de Bohême campée auprès d'Aussig; il prit le parti d'aller en avant; il fit une avant-garde de 8 bataillons et de ro escadrons de dragons avec 8 de hussards; il marcha à la tête de ce corps à Türmitz, il donna ordre à son armée de le suivre par deux colonnes, l'une<486> par le Pashcopolo, l'autre par le chemin que son avant-garde avait tenu. De Türmitz il marcha avec son avant-garde sur Wellemin, où il arriva le soir une heure avant le coucher du soleil. Il y vit l'armée autrichienne, la droite appuyée à Lobositz, la gauche vers l'Égre. Le Roi occupa lui-même le soir avec 6 bataillons une trouée et des hauteurs qui dominent Lobositz, et dont il résolut de se servir le lendemain pour déboucher sur eux. La nuit l'armée arriva à Wellemin, où le Roi se contenta de former ses bataillons les uns derrière les autres et les escadrons de même.
Dès la petite pointe du jour du 1er octobre, il prit avec lui les principaux généraux et leur montra le terrain du débouché qu'il voulait occuper avec son armée, savoir: l'infanterie en première ligne occupant deux hautes montagnes et un fond qui est entre deux, quelques bataillons en seconde ligne et toute la cavalerie en troisième. Il fit toute la diligence possible pour bien appuyer ses ailes sur ces hauteurs; l'infanterie de la droite gagna son poste, et il prit toutes ses précautions pour la bien assurer. Sa gauche en se formant entra d'abord dans un engagement avec les pandours et les grenadiers de l'ennemi postés dans un enclos de vignes fermé par des murailles de pierre.
Nous avançâmes de cette façon jusqu'à l'endroit où les montagnes versent vers l'ennemi, où nous vîmes la ville de Lobositz garnie par un gros corps d'infanterie, une grosse batterie de 12 pièces de canons devant et la cavalerie formée en échiquier et en ligne entre Lobositz et le village de Sullowitz. Le brouillard était épais et tout ce que l'on pouvait distinguer, était une espèce d'arrière-garde de l'ennemi, qui ne demandait d'être attaquée que pour se replier sur ses derrières. Le Roi envoya pour les reconnaître, et tous les rapports étaient conformes à ce qu'on en avait jugé.
Après donc qu'il trouva ses bataillons placés dans cette trouée, comme il le croyait convenable, il crut qu'il ne s'agissait plus que de faire rebrousser cette cavalerie qui était devant lui. Sur cela, il fit déboucher la sienne, qui attaqua celle de l'ennemi. Le feu du canon ennemi l'obligea de revenir se reformer sous la protection de notre infanterie, elle donna une seconde fois; un feu de 60 canons dans ses deux flancs ne l'empêcha pas de battre totalement toute la cavalerie autrichienne. Après cette charge, le Roi la replaça sur la montagne derrière son infanterie, où il la rangea.
La canonnade cependant ne discontinuait pas, et l'ennemi fit tous les efforts possibles pour tourner la gauche d'infanterie. Le Roi sentit le besoin de la soutenir et fit faire [un tour] à gauche aux bataillons de la première ligne, les bataillons de la seconde remplirent les intervalles occasionnés par là. Il fit une seconde ligne de sa cavalerie, qui soutenait son infanterie; en même temps toute sa gauche d'infanterie, marchant par des échelons, fit un quart de conversion, prit la ville<487> de Lobositz, malgré le canon et la prodigieuse infanterie de l'ennemi en flanc, remporta ce poste et obligea toute l'armée ennemie de s'enfuir.
Le prince de Bevern s'est si fort distingué qu'on ne saurait assez chanter ses louanges. On n'a jamais vu de pareils prodiges de valeur, tant cavalerie qu'infanterie. L'infanterie a forcé des enclos de vignes, des maisons maçonnées, elle a soutenu depuis 7 heures jusqu'à 3 heures de l'après-midi un feu de canon, d'infanterie et surtout l'attaque de Lobositz, ce qui a duré, sans discontinuer, jusqu'à ce que l'ennemi s'est trouvé chassé.
Le major Moller de l'artillerie a fait des merveilles.
Les généraux majors de Lüderitz et d'Oertzen sont tués et le colonel Holtzendorff des gendarmes.
Nach der Ausfertigung (Redaction B).
484-1 Privatschreiben Eichel's vom 3. October.
485-1 Vergl. S. 472.
485-2 Vergl. Nr. 8092.
485-3 Vergl. S. 431.
485-4 Vergl. S. 463 Anm. 4.
485-5 Vergl. S. 413.
485-6 Es liegen von dieser Relation drei Redactionen vor. Die erste (A) ist von Laspeyres und steht dem Schreiben an Schwerin (Nr. 8144 am nächsten. B bietet den durch einen Officier umgearbeiteten Text von A. C ist eine nachträgliche, nicht zur Verwendung gekommene Ueberarbeitung von B durch Eichel, mit der Tendenz die Relation sowohl dem Text von A wie dem Schreiben an Schwerin wieder anzunähern. An Podewils ist Redaction B abgegangen, sie wurde durch das Ministerium in die Zeitungen inserirt (vergl. z. B. „Berlinische Nachrichten“ vom 7. October, Nr. 121) und am 9. October den preussischen Vertretern im Auslande zugesandt. Sachlich Neues bieten A und C gegen das Schreiben an Schwerin und gegen Redaction B gar nicht.