8263. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN AU CAMP DE SKALITZ.
[Sedlitz, 29 octobre 1756.]579-1
Mon cher Maréchal. Je vous fais la présente pour vous avertir que j'envoie le lieutenant-général de Winterfeldt avec cinq bataillons, un régiment de dragons et cinq escadrons de hussards, qui marchera avec le corps vers Schweidnitz pour couvrir le flanc. Moyennant ce corps-là et celui sous les ordres du lieutenant-général de Lestwitz de cinq bataillons d'infanterie, de cinq escadrons de dragons et cinq escadrons de hussards, dont je fais garnir la Lusace, j'entretiendrai la communication avec vous.
Le régiment de hussards de Seydlitz est en marche de la Poméranie, il sera posté alors vers les frontières de Bohême du côté de Schmiedeberg, de Hirschberg et aux environs.
Quant à moi, je tiendrai ici les troupes assemblées, en les faisant cantonner entre Pirna et les frontières de Bohême, pour voir ce qu'il y aura à faire ensuite.
<580>De faire un projet des opérations pour la campagne future, voilà ce qu'on ne saura avant le mois de janvier ou de février de l'année qui vient, puisqu'il faut que je l'arrange selon le train que les affaires prendront, et en conséquence de ce qui arrivera.
En attendant, vous m'enverrez la liste des chevaux qui manquent aux régiments de cavalerie, que je pourrai rendre alors bientôt complets; quant à ceux qu'il faut pour les hussards, j'en ai déjà ordonné la remonte.
Au surplus, je crois qu'avec 500 hussards et quelques bataillons le lieutenant-général de Fouqué couvrira toute cette partie de Glatz, de sorte que vous sauriez marcher avec ce qui reste de troupes, dans la Haute-Silésie et vous y bien soutenir, jusqu'à ce qu'on voit comment l'ennemi se déclarera; s'il vient à vous en forces supérieures, je marcherai d'abord à vous.
Pour ce qui regarde les Russes, je suis persuadé que nous n'en aurions rien à craindre pour cette année-ci, et peut-être y aura-t-il moyen qu'on puisse les tenir hors du jeu encore l'année qui vient.
Les Français ne feront rien cette année-ci, mais l'on dit que les Autrichiens vont tirer des troupes des Pays-Bas, qui montent à 16,000 hommes, pour les faire marcher en Bohême.580-1 Supposé que l'avis se vérifie, ces troupes arriveront trop tard cette année-ci, elles n'y sauront être avant le mois de décembre, et alors l'ennemi pourra agir par des détachements, mais non pas avec une armée, et entre ci et là je pourrai souvent vous donner des avis.
Au reste, quand j'ai retiré présentement mes troupes, rien de l'ennemi nous a suivi. Je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné roi
Federic.
Selon toutes les apparences, Browne ni Piccolomini ne feront pas grand chose cet automne; ils attendront leurs secours. L'année qui vient, nous trouverons de quoi nous retourner, et s'il faut dire d'autant plus d'ennemis, d'autant plus de battus.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei; in der Ausfertigung eigenhändig.
579-1 Das Datum nach der Antwort Schwerins, Glatz 2. November.
580-1 Vergl. S. 573.