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8401. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.

Schwerin berichtet, Neisse 3. November: „Il paraît par toute [la] conduite [des ennemis] que, malgré leur grande supériorité, ils nous craignent plus que nous ne les craignons. La seule position de leur part dans la Bohême est le coin de Friedland et Neustadt par où ils sont à même de faire des incursions dans la Lusace et la Basse-Silésie.“

Dresde, 5 décembre 1756.

J'ai reçu, mon cher Maréchal, votre rapport du 3 de ce mois et vous sais gré des nouvelles que vous avez bien voulu me communiquer à sa suite. Pour assurer entièrement la Basse-Lusace du côté de Friedland et de Neustadt, je fais venir les régiments de Poméranie,1 que je placerai de façon qu'ils pourront se tourner du côté droit ou gauche, selon que les circonstances et la nécessité l'exigeront. On apprend bien que l'ennemi se renforce par quelques troupes vers la Basse-Lusace, mais je ne présume pas que ces gens s'engageront, parcequ'ils seraient partout coupés.

Federic.

Nach dem Concept.


8402. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 6 décembre [1756].

Ma très chère Sœur. J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre du 29. Je vous supplie, ma très chère Sœur, de calmer vos appréhensions; il n'y a point de coup fourré à craindre, et l'on prend des précautions, pour être à l'abri des infidélités. Il est sûr que, l'année qui vient, nous aurons nombre d'ennemis; mais il n'y a de mérite dans le monde qu'à vaincre les difficultés : c'est la raison que l'on paie un danseur de corde et que l'on ne donne rien à ceux qui marchent uniment par les rues. J'ai ici toujours le même spectacle vis-à-vis de moi : une vieille reine qui empoisonne toutes nos actions, et qui du matin au soir prie Dieu contre nous. J'ai entendu un beau motet, j'ai vu la galerie de tableaux, voilà tout. A présent, il me faut être bien informé des projets de mes ennemis; voilà à quoi je travaille, ainsi qu'à faire les miens et à tout préparer pour ce printemps qui deviendra si décisif pour nos affaires.

Je vous embrasse mille fois, en vous priant de me croire avec la plus tendre amitié, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 96. 104.