<140> vous me ferez plaisir de vous en éclaircir avec le ministre de Schlabrendorff.

Tous les déserteurs qui nous viennent de la Bohême, se plaignent de la disette des vivres, qui tous y étaient bien rares. Tout cela ne décidera pas les grandes affaires, mais les mesures qu'on prendra pour la campagne future, et pourvu que nous les prenions exactement et que nous rencontrions bien, je crois que les choses tourneront bien à notre avantage, afin de nous mettre dans une situation pour repousser l'ennemi partout et d'aller à lui avec force. Te ne suis point en défaut en infanterie, il n'y a qu'en cavalerie où je suis plus faible, ainsi qu'il faudra faire ce que je puis, pour m'y égaliser vis-à-vis de l'ennemi.1

Je ne comprends pas à quoi il tient que le lieutenant-général de Massow ne vous envoie pas l'argent pour l'achat des chevaux de hussards, et il faut que cela soit qu'il manque des espèces en or pour cet achat, sans quoi je ne comprends aucune bonne raison qui l'en empêche, et je lui réitérerai mes ordres, pour y mettre plus de la diligence.

Federic.

Quand j'en saurai assez des ennemis, pour en parler avec fondement, je viendrai en Silésie pour m'aboucher avec vous. La campagne prochaine sera très rude, [et il] ne sera le coup de maître que de nous en bien tirer; mais il faut percer par là ou périr. La cour de Vienne était bien plus mal l'année 1742, elle s'en est pourtant bien tirée; pour moi qui ai des Schwerin et les plus excellentes troupes de l'Europe, je ne désespère de rien; mais il faut de la conduite, tantôt de la vivacité, tantôt de la prudence, et dans toutes les occasions une intrépidité à toute épreuve. Avec ces sentiments inspirés aux troupes, on dompterait l'enfer.

Das Hauptschreiben nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei, in der Ausfertigung eigenhändig.


8440. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A DRESDE.

Dresde, 15 décembre 1756.

Monsieur mon Cousin. Je reconnais, comme je dois, l'attention que vous me marquez en continuant2 de me communiquer les nouvelles que vous avez reçues encore du Duc régnant. Auquel sujet je vous dirai cependant que pour ce qui regarde les Russes, les affaires vis-à-vis d'eux ne sont pas encore dans un aussi mauvais état qu'on les a mandées au Duc, et qu'il n'est pas décidé encore s'ils seront pour ou contre nous. Pour le reste, il est vrai que les brouilleries des ministres en Angleterre et le changement du ministère qui les a suivies, ont fait bien



1 Vergl. S. 112.

2 Vergl. S. 95. 128.