Dresde, 7 février 1757.
Monsieur mon Frère. En conformité des désirs de Votre Majesté, j'ai instruit le comte de Podewils1 de pousser la négociation qu'il a entamée avec le baron de Münchhausen, et Elle peut compter qu'âme qui vive n'en sera instruite, et que le secret en sera réservé aux personnes uniques auxquelles Votre Majesté trouvera à propos de le faire communiquer.
Quoique les apparences à l'ouverture de la campagne nous présentent beaucoup d'ennemis considérables, conjurés à notre perte, je suis très persuadé que les évènements tourneront à l'avantage de Votre Majesté et de Ses alliés. Comme j'ai remarqué l'année passée que nos ennemis, par de fausses nouvelles qu'ils sèment dans le public, essaient d'intimider ceux qui ne sont pas au fait des affaires, je me suis proposé d'envoyer à Votre Majesté les projets de campagne de mes armées,2 pour qu'Elle soit au fait de nos opérations et en état de juger des nouvelles qu'Elle recevra; je n'attends pour le faire que de recevoir de Vienne les dernières instructions que la cour donnera au prince Charles de Lorraine, pour ne rien marquer que de positif. Votre Majesté voudra bien agréer en même temps que je Lui marque dans l'occasion avec une entière franchise de cœur les choses que je croirai Lui être avantageuses dans les conjonctures qui se présenteront, Elle restant toujours la maîtresse de prendre le parti qu'Elle jugera le plus convenable.
Je fais mille vœux pour la prospérité des armes de Votre Majesté et pour tout ce qui peut contribuer à Sa satisfaction, La priant d'ajouter foi aux sentiments de la haute estime et de la considération avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach dem Concept.
8591. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BRUNSWICK.
Dresde, 7 février 1757.
Secrétissime. Monsieur. Je vous avais déjà fait ma lettre du 5 de ce mois,3 quand je reçus la dépêche du sieur Michell4 que votre courrier de Londres avait apportée dans le paquet du comte Podewils, et par laquelle j'ai appris une anecdote assez curieuse sur laquelle milord Holdernesse même a bien voulu instruire le sieur Michell, quoique toujours sous le sceau du dernier secret, pour ne pas l'exposer lui-même.
Il s'y agit de l'alarme que les ministres d'Hanovre avaient prise si fort de la situation périlleuse où ils se croyaient être, qu'ils avaient osé
1 Schreiben Eichel's an Podewils, d. d. Dresden 5. Februar, auf Königlichen Befehl.
2 Vergl. das Schreiben an König Georg vom 10. April 1757.
3 Vergl. Nr. 8584.
4 Bericht Michell's, d. d. London 25. Januar. Vergl. Nr. 8603.