<254> cette armée en avant et de lui faire prendre immédiatement une position plus utile à moi. Mais comme on serait instruit actuellement à Hanovre des sommes d'argent que le Parlement doit donner à Sa Majesté Britannique, pour former et faire agir l'armée dont il s'agit, pour le soutien de la cause commune, du renvoi prochain du reste des troupes d'Hanovre et des Hessois,1 et enfin que c'était pour soutenir et seconder moi de même que l'électorat, que l'Angleterre fournissait aux moyens de faire agir cette armée, il fallait espérer que Messieurs d'Hanovre ne seraient plus si timides et si irrésolus et qu'ils conviendraient de se montrer tels qu'ils devraient être, et tels que l'Angleterre le fait à mon sujet.
Voilà, je crois, Monsieur, assez de circonstances intéressantes qui sauront vous servir de direction secrète et sous main, selon la sagesse et la prudence que je vous connais, en traitant avec ces gens-là. La seule chose que je vous supplie avec instance, c'est de vouloir me garder le secret le plus religieux sur l'ouverture que je vous en fais, jusqu'à ne rien même faire apercevoir au comte Schmettau, pour ne pas exposer notre digne et respectable milord Holdernesse, à qui de ma part, en reconnaissant comme un sûr garant de son amitié et de sa bonne intention pour la cause commune cette marque de confiance donnée au sieur Michell, je garderai le secret le plus absolu, jusqu'à n'en laisser rien entrevoir à mes ministres même, ni d'ailleurs à âme qui vive. C'est, au reste, avec cette estime sans bornes que vous me connaissez pour vous, que je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.
8592. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.
[Dresde,] 7 [février 1757].
Ma très chère Sœur. Vos lettres me font toujours le même plaisir, ce me sont des gages de votre amitié et de votre santé. Nous avons été dans de très grandes inquiétudes pour notre chère mère,2 je ne vous en ai rien écrit, pour ne vous point alarmer. Elle a eu un rhume de poitrine avec des mouvements fiévreux, son sommeil était perdu, et dans son grand âge cela fait prodigieusement craindre pour elle; mais, à présent, elle se remet de jour en jour. Veuille le Ciel nous la conserver encore longtemps!
A lire les nouvelles publiques, on dirait qu'une meute de rois et de princes veulent me donner la chasse, comme à un cerf, et ils invitent de leurs amis pour assister à la curée. Pour moi, je ne suis point du tout, résolu à les laisser faire, et je me flatte même fort de faire leur curée. Quelque envie qu'ils aient de commencer une campagne
1 Vergl. S. 229.
2 Vergl. S. 243.