<412>dringen, und dass das Précautions seind, damit man ihnen ihre Magazins nicht nimmt, die sie allda hinterwärts haben.

Friderich.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


8772. A LA PRINCESSE AMÉLIE A BERLIN.

Lockwitz, 25 mars 1757.

Ma très chère Sœur. Je vous rends mille grâces des notices que vous m'avez procurées de la maladie de notre chère mère par Eller. Cela m'a beaucoup tranquillisé et me rassure contre un malheur que j'aurais regardé comme très grand pour moi.

Pour ce qui nous regarde, ma chère Sœur, ainsi que notre situation politique et militaire, il n'y a rien de changé jusqu'au moment présent; tout est de même, à l'exception que nous sommes entrés en quartiers de cantonnement, et que l'ennemi commence aussi à s'assembler et se fortifier. Mettez-vous, je vous en conjure, au-dessus de tous les évènements; pensez à la patrie et souvenez-vous que notre premier devoir est de la défendre. Si vous apprenez qu'il arrive malheur à quelqu'un de nous autres, demandez s'il est mort en combattant, et si cela est, rendez grâce à Dieu. Il n'y a que la mort ou la victoire pour nous; il faut ou l'un ou l'autre. Tout le monde pense ici comme cela. Quoi! vous voudriez que tout le monde sacrifiât sa vie pour l'État, et vous ne voudriez pas que vos frères en donnassent l'exemple! Ah! ma chère Sœur, dans ce moment-ci, il n'y a rien à ménager. Ou au comble de la gloire, ou détruits. Cette campagne prochaine est comme celle de Pharsale pour les Romains, ou comme celle de Leuctres pour les Grecs, ou comme celle de Denain pour les Français, ou comme le siège de Vienne pour les Autrichiens. Ce sont des époques qui décident de tout, et qui changent la face de l'Europe. Avant leur décision, il y a un affreux hasard à courir, mais, après leur dénoûment, le ciel s'éclair cit et devient serein. Voilà notre situation. Il ne faut désespérer de rien, mais prévoir tout évènement et recevoir ce que le destin voudra nous départir, avec un visage égal, sans orgueil des bons succès et sans que les mauvais nous avilissent.

Adieu, ma chère Sœur; voilà une épître bien remplie de morale. Si mes dictons vous ennuient, vous n'avez qu'à ne pas lire mes lettres. Soyez toutefois persuadée de l'amitié tendre avec laquelle je suis à jamais etc.

Federic.

Nach dem Abdruck in den „,Œuvres de Frédéric le Grand“ tom. 27, i, p. 391.1



1 Der Abdruck in den „Œuvres“ nach einer Copie im Archiv zu Darmstadt.