8339. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.
[Dresde,] 17 [novembre 1756].
Ma très chère Sœur. Je rends grâces au Ciel de vous savoir au moins un peu plus tranquille que vous ne l'avez été; je vous supplie par vous-même de vouloir travailler davantage à vous débarrasser de toute inquiétude, surtout à ne pas ajouter foi aux nouvelles autrichiennes, qu'ils ne cesseront de répandre et de débiter contre nous. Je ne pense pas que Browne tente quelque chose cet hiver. Nous avons 6 grands mois jusqu'au mois de juin, c'est une paix dans les formes et tout autant que si nous n'avions pas maille à partir ensemble, et il y a un certo non so che qui m'assure que tout ira le mieux du monde, et que peut-être plus tôt que vous ne le pensez, j'aurai l'honneur et le plaisir de vous voir, de vous entendre et de me mettre à vos pieds. Je vous demande mille excuses, si à présent je ne vous en dis pas davantage; je suis ici comme les princes de l'Arioste: J'ai vis-à-vis de moi un château, la fée Carabosse, un nain et un enchanteur gaulois à qui le cerveau a tourné ; j'ai tout cela à combattre. Ayez pitié de moi et soyez persuadée que je suis avec la plus vive tendresse, ma très chère Sœur, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.