8341. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Dresde, 17 novembre 1756.

Votre rapport du 6 de ce mois m'a été bien rendu, et je trouve tout-à-fait singulière la façon de penser du baron de Bernstorff sur mon sujet relativement à la démarche à laquelle je me suis vu forcé contre la Saxe; mais je souhaiterais qu'il considérât un seul moment que la cour de Vienne, selon sa convoitise insatiable de s'agrandir, [a voulu] à cet effet reconquérir la Silésie, pour se trouver après cela à même d'exercer un despotisme absolu sur toute l'Allemagne, pendant un temps où cette cour avait réussi à endormir la France, et où son plan était tout formé pour m'attaquer avec une supériorité de forces décidée au moins l'année qui vient,48-2 la Saxe de son côté ayant dû, moyennant des subsides, rétablir son armée pendant le courant de cet hiver, afin d'être en état de se porter au cœur de mes États, « quand le Chevalier, » selon les propos de mes ennemis, «  serait désarçonné » 48-3 — et c'est après une semblable considération qu'il serait à souhaiter, disje, que le baron de Bernstorff voulût opiner sur le conseil qu'il aurait donné au Roi son maître, s'il se fût trouvé dans une pareille situation critique et urgente.

Federic.

Nach dem Concept.



48-2 Vergl. Bd. XIII, 114.

48-3 Vergl. Bd. X, 79.