8402. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.
[Dresde,] 6 décembre [1756].
Ma très chère Sœur. J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre du 29. Je vous supplie, ma très chère Sœur, de calmer vos appréhensions; il n'y a point de coup fourré à craindre, et l'on prend des précautions, pour être à l'abri des infidélités. Il est sûr que, l'année qui vient, nous aurons nombre d'ennemis; mais il n'y a de mérite dans le monde qu'à vaincre les difficultés : c'est la raison que l'on paie un danseur de corde et que l'on ne donne rien à ceux qui marchent uniment par les rues. J'ai ici toujours le même spectacle vis-à-vis de moi : une vieille reine qui empoisonne toutes nos actions, et qui du matin au soir prie Dieu contre nous. J'ai entendu un beau motet, j'ai vu la galerie de tableaux, voilà tout. A présent, il me faut être bien informé des projets de mes ennemis; voilà à quoi je travaille, ainsi qu'à faire les miens et à tout préparer pour ce printemps qui deviendra si décisif pour nos affaires.
Je vous embrasse mille fois, en vous priant de me croire avec la plus tendre amitié, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
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