8467. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.
[Dresde,] 23 [décembre 1756I.
Ma très chère Sœur. Vous me dites tant de choses obligeantes dans votre lettre que j'en suis pénétré de reconnaissance. La part que vous daignez prendre à mes affaires, les fera prospérer sans doute, et je suis jusqu'à présent sans crainte de l'avenir et m'occupant de sottises; pour que vous n'en ignoriez pas la moindre chose, je prends la liberté de vous envoyer de ces misères qui certainement ne sont bonnes qu'à être lues et brûlées tout de suite. Je vois par les gazettes que les Autrichiens nous ont exterminés cet hiver; cependant, hors un parti de leurs hussards qui s'est approché de Zittau, et qui y a bien été battu,161-2 je n'ai pas entendu parler d'eux depuis ma sortie de Bohême. Je vous embrasse mille fois, ma chère Sœur, en vous recommandant le soin de votre santé par-dessus tout le reste, et vous assurant que jamais tendresse n'a été plus vive que celle, ma très chère Sœur, de votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Vers pour être mis sous le buste du cardinal Mazarin qui se trouve dans la galerie de Monseigneur le comte de Brühl, chevalier de l'Aigle Blanc etc. etc. etc.
Tu m'as donc mis dans ton palais, Pour faire ton pendant, peut-être Tu crois que, pour voler ton maître, Tu vaux tout ce que je valais : Qui pèsera sur la balance Ta grandeur et mon Éminence, Verra qu'avare avec excès, Si d'impôts je haussais la taxe, Au moins en guerre tant qu'en paix Je soutins l'honneur des Français, Mais tu pilles et tu perds la Saxe.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
<162>161-2 Vergl. Nr. 8465.