8472. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.
M itchell überreicht: „Précis d'une lettre de M. le chevalier Williams au comte de Holdernesse, le 9 de décembre 1756.
Mauvaise comme la nouvelle est, il importe à Sa Majesté d'être informée au plus tôt.
Depuis la retraite de l'armée prussienne,163-4 cette cour a considéré les affaires du roi de Prusse comme tombant en décadence, et les assurances données par les maisons de Bourbon et d'Autriche d'attaquer le pays de Cleves ont fait telle impression sur l'esprit de l'Impératrice qu'elle regarde le roi de Prusse comme un ennemi moins formidable qu'il ne parut être il y a cinq semaines; c'est pourquoi on a résolu de faire marcher ses troupes au secours de l'Impératrice-Reine jusqu'au nombre de<164> 80,000 et de 30,000 à 40,000 irrégulières. Mais, selon les meilleures informations que je puisse avoir, cela n'aura lieu que vers le mois de juin.
Il manque à chaque régiment 500 hommes, l'ordre pour les recruter est déjà donné; ils ont aussi formé un projet pour la levée d'un nouveau corps de 30,000 hommes d'infanterie qui seront habillés et armés à la légère.
Un courrier autrichien, ayant annoncé la retraite du roi de Prusse, a aussi apporté des instructions pour l'ambassadeur impérial164-1 d'informer cette cour des arrangements pris entre les maisons d'Autriche et de Bourbon et de faire son mieux de persuader à Sa Majesté Impériale d'accéder au traité de Versailles. On a insinué tout ceci à l'Impératrice d'une telle façon qu'elle est persuadé que le roi de Prusse, étant attaqué en même temps par l'Autriche et la France, ne peut pas avoir de la force à opposer à l'armée nombreuse de Sa Majesté Impériale, et qu'elle courrait très peu de risque en l'attaquant dans son propre pays. On a aussi fait croire à l'Impératrice que l'armée prussienne est beaucoup diminuée et qu'il règne une grande désertion parmi les troupes.
La France et la cour de Vienne ont fait des remises considérables,164-2 pour soutenir leur parti, qui à présent est le dominant.
Le favori Schuwalow, qui devient de jour en jour plus puissant, se déclare ouvertement pour l'accession au traité de Versailles et pour le maintien de ce qu'on appelle le nouveau système.
Le Grand-Chancelier m'a informé hier qu'il avait reçu l'ordre de l'Impératrice de préparer l'acte de l'accession au traité de Versailles.164-3
On m'a assuré que la France a fait de grandes promesses de subsides, égaux, à ce qu'on dit, à ceux que l'Angleterre devait payer,164-4 et j'ai nul doute que cette cour ne tâche de faire l'accord le plus avantageux pour eux.
La Grande-Duchesse m'a informé de tout ce qui s'est passé, avant même que le Chancelier m'en a parlé. Elle est persuadé que le nouveau système est soutenu à cette cour par le crédit des Schuwalow.164-5 Elle m'a aussi dit que je suis devenu odieux à la cour . . .
[Monsieur l'ambassadeur] ajoute à la fin qu'on ne doit être surpris d'aucune chose qui peut arriver à cette cour, et qu'elle est à présent entre les mains des maisons d'Autriche et de Bourbon, d'où il croit qu'il sera très difficile de la tirer et de la ramener à l'ancien système ...“
[Dresden, December 1756.] 164-6
Mitchell berichtet an Holdernesse, Dresden 25. December, dass er das Schreiben von Williams an Holdernesse, d. d. Petersburg 9. December, erhalten. ... „I communicated as much of the contents of it as I judged proper, to the King of Prussia, who said with great calm— ness: « I have long expected what has now happened, and have told you so several times.164-7 We must now make use of all resources and exert ourseives to the utmost. I will do my parts and I hope you will do yours, but we lose time and nothing is yet settled, our enemies are making the greatest efforts, and we ought to do the same. Upon the success of the next campaign depends everything; if it is favourable, the war will not be long, and it is with this view that I spare no ex<165>pense, as you see, to make myself strong and to look mey enemies into the face » . . .“
Mitchell berichtet an Holdernesse, Dresden 25. December (most secret): Da der petersburger Hof im Begriff stehe, dem Vertrage von Versailles beizutreten, so sei der König von Preussen der Ansicht, dass England keinerlei Rücksicht mehr auf Russland zu nehmen habe, vielmehr darauf denken müsse, „to stir up the Porte to make or to seem to make a diversion,165-1 the appearance alone would give an immédiate turn to affaire . . . His Prussian Majesty hopes and expects that the King will give such orders to his ambassador at Constantinople,165-2 as are most proper for their mutual safety and best suited to the imminent danger that threatens both, but as in the present conjuncture there is not a moment to be lost, he proposed that a Courier should immediately be sent by Warsaw. When I urged the difficulty there was of finding a safe conveyance from thence, he said he believed he could help us, that he would recommend it to count Branicki, the crowngeneral, upon whom he could dépend165-3 . . .
His Prussian Majesty said farther that, if the King intended to do anything with the Republic of Poland, that Branicki was the man to be employed, that he opposed to the Russian party and was at present exerting himself to prevent the Republic from granting a passage to the Russian troops, that he had quitted his connexions with France since her union with the house of Austria, and that he was a thorough enemy to count Brühl . . .“
Nach den Ausfertigungen im Public Record Office zu London.
163-4 Gemeint ist der Rückmarsch aus Böhmen in die Winterquartiere in Sachsen. Vergl. Bd. XIII, 562. 615.
164-1 Esterhazy.
164-2 Vergl. S. 149.
164-3 Es erfolgte der Beitritt Russlands zum versailler Vertrage am 31. December 1756 (st. vet.). Vergl. Martens, Recueil des traités etc. conclus par la Russie. I, p. 188 ff.
164-4 Vergl. Bd. XI, 387.
164-5 Vergl. Bd. XIII, 616. 617.
164-6 Die Unterredung hat am 24. oder 25. December stattgefunden.
164-7 Vergl. Bd. XII, 506. 507; XIII, 609. 616.
165-1 Vergl. S. 122; Bd. XIII, 619.
165-2 Porter.
165-3 Vergl. S. 94; Bd. XIII, 253. 254.