8474. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Dresde, 25 décembre 1756.

J'ai reçu à la fois les trois rapports que vous m'avez faits du 3, 7 et 10 de ce mois. Il faut bien que je me contente des raisons que vous accusez pourquoi les affaires intérieures du royaume n'ont pas encore voulu permettre que les ministres vous parlassent de celles de dehors, ni qu'ils dépêchassent le courrier au sieur Mitchell, qui l'attend avec impatience,166-2 mais je ne puis m'empêcher de vous dire que le temps pour que le ministère prenne ses résolutions et fasse des arrangements efficaces, presse extrêmement, vu que sans cela j'appréhende fort que nos ennemis, qui travaillent avec toute l'activité imaginable de s'arranger pour faire leurs derniers efforts et pour commencer dès le commencement du printemps et plus tôt encore leurs opérations, n'agissent avec vigueur, avant que le ministère anglais aura fini ses délibérations. Je veux d'ailleurs vous informer que le sieur Blondel, ministre que la cour de France envoie à celles des princes d'Allemagne, s'est laissé aller à dire que, pourvu que la France gagnât Ostende, Nieuport166-3 et quelque partie considérable des Pays-Bas autrichiens, elle pourrait bien laisser récupérer la Silésie par la reine de Hongrie.

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Au reste, selon les dernières lettres que le sieur Mitchell a eues du chevalier Williams, tout est perdu pour l'Angleterre à Pétersbourg,167-1 le parti autrichien et français ayant gagné à force d'argent entièrement le dessus à cette cour, en sorte qu'elle accédera au premier jour au traité de Versailles167-2 et aura des subsides de la France.

Federic.

Nach dem Concept.



166-2 Vergl. S. 162.

166-3 Vergl. S. 132.

167-1 Vergl. Nr. 8472. 8473.

167-2 Vergl. S. 164 Anm. 3.