8475. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.
König Georg schreibt, St. James 7. December: „Monsieur mon Frère. La situation critique d'à présent m'a fait uniquement penser à la tranquillité et à la préservation de mes États, ne sachant pas jusqu'où Votre Majesté porterait Ses bonnes intentions pour moi. Mais puisqu'Elle veut bien S'ouvrir envers moi167-3 des avantages qu'on pourrait retirer de cette guerre, si elle tourne avantageusement, je souhaite que Votre Majesté m'en fasse part à moi-même et, pour sauver du temps, à cause de l'éloignement et des hasards des vents contraires, en fasse167-4 part par un de Ses ministres à mon président des finances de Münchhausen, que j'instruis là-dessus. Elle acquerra par là un allié qui Lui pourra être plus utile et Lui marquer davantage sa reconnaissance, étant très sincèrement, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
George R.
Dresde, 25 décembre 1756.
Monsieur mon Frère. Votre Majesté voulant que je m'explique envers Elle de ce que je crois qui pourrait être avantageux aux intérêts de Ses États d'Allemagne dans les circonstances présentes, je m'en acquitte avec tout le plaisir imaginable, ayant chargé en même temps le comte Podewils de faire les mêmes ouvertures au baron de Münchhausen.167-5
Quoique la situation présente où se trouvent les affaires de Votre Majesté et les miennes, ne paraisse pas favorable au premier coup d'œil, il est cependant certain qu'en les bien examinant il n'y a rien de désespéré jusqu'ici. Nous avons beaucoup d'ennemis, mais ils ne tirent pas à la même corde, et leurs intérêts sont si opposés qu'il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, qu'il résulte quelque chose de bien important de leurs liaisons, à moins que nous ne nous laissions prévenir par eux et que nous ne prenions de si fausses mesures qu'ils puissent en profiter. Comme donc je ne désespère en aucune façon de voir prospérer les armes de Votre Majesté et les miennes, je crois que, comme beaucoup des princes voisins de l'électorat d'Hanovre Lui témoignent de la mauvaise volonté, nommément l'électeur de Mayence et celui de Cologne, et que ces princes arment et vont incessamment se joindre à nos ennemis, je crois que Votre Majesté serait en droit à la paix d'en tirer raison tant pour son avantage que pour intimider ces princes à l'avenir et les empêcher de se mêler si légèrement des affaires<168> qui ne les regardent, et qui n'ont du rapport avec l'Empire qu'autant que la cour de Vienne trouve à propos de le leur persuader. Si donc nous avions des avantages durant le cours de la guerre, il me paraît qu'il n'y aurait rien de plus juste que d'exiger un dédommagement des frais où la guerre aurait constitué Votre Majesté, et je crois qu'Elle pourrait demander, sans que personne y pût trouver à redire, la cessation de l'alternative de l'évêché d'Osnabruck, de sorte qu'il fût héréditaire dans Sa maison, de même que la sécularisation de l'évêché de Paderborn.168-1
Je crois que, pendant les troubles présents, ce dessein doit être caché avec tout le secret imaginable; pour moi de mon côté et autant que le permettent mes moyens, je m'offre d'y concourir avec tout le zèle imaginable, persuadé qu'un prince doit regarder l'intérêt de son allié comme le sien propre, et n'ayant rien plus à cœur que de convaincre Votre Majesté de la haute considération et du parfait attachement avec lequel je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach dem Concept.
167-3 Vergl. Nr. 8302.
167-4 In der Vorlage: faire.
167-5 Vergl. Nr. 8476.
168-1 Vergl. S. 147.