8502. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.
[Dresde,] 3 janvier [1757].
Ma très chère Sœur. Je vous ai toutes les obligations du monde que, malgré vos incommodités, vous m'écriviez encore. Je me flatte que ce ne sont que des rhumatismes; comme c'est une maladie très ordinaire dans cette saison, j'espère que vous en serez promptement quitte, en évitant de vous refroidir. Voudriez vous bien faire tenir la lettre cijointe185-1 à la personne qui vous a remis le projet;185-2 il faut à présent faire flèche de tout bois et ne rien négliger qui puisse mener les choses à une fin heureuse. Si la personne répond, oserais-je encore vous supplier de m'envoyer la lettre?
Je pars demain pour Berlin;185-3 je ne saurais y rester au delà de quelques jours, ayant beaucoup d'arrangements à prendre ici dans le pays, et où ma présence est d'autant plus nécessaire que l'année prochaine décidera de mon sort et de celui de l'État, ainsi que de la liberté de l'Allemagne. D'aussi grands objets méritent la plus sérieuse attention, et il ne faut rien négliger pour se soutenir et en même temps tâcher de gagner la supériorité sur les autres. Cela est très difficile, et si je n'y réussis pas, au moins personne ne fera-t-il des reproches à ma négligence. Adieu, mon adorable Sœur, je vous embrasse de tout mon cœur, vous priant de me croire avec le plus tendre attachement, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
185-1 Es war ein Schreiben an den nach Baireuth gegangenen Chevalier Vatan (vergl. S. 170). Das Schreiben liegt jedoch nicht mehr vor. Vatan starb plötzlich Anfang Januar in Erlangen (Schreiben der Markgräfin vom 7. Januar 1757).
185-2 Auch dieses „Projet“ liegt nicht vor. Es bezog sich vermuthlich auf eine eventuelle Cession Neuchâtels an die Marquise von Pompadour. Vergl. S. 159.
185-3 Vergl. S. 178. 181.