8754. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Dresde, 21 mars 1757.
Monsieur mon Frère et Cousin. Après tant de marques de bonté et d'amitié que vous m'avez données, et l'empressement que je sais que vous aimez à mettre dans les occasions où il s'agit de m'en faire plus, je n'ai pas cru devoir hésiter à m'ouvrir à vous sur une chose qui m'intéresse extrêmement.
Votre Altesse connaît combien il m'importe d'être exactement au fait des mouvements des troupes françaises vers l'Allemagne;395-2 ne voudrait-Elle pas m'aider, pour en avoir de bonnes et sûres notices, au moyen de quelque personne entendue, mais point sujette à être soupçonnée, pour l'envoyer à mes frais et dépens à Mayence et à Cologne et aux environs, pour observer seulement ce que les troupes françaises qui marchent vers ces contrées, font; le lieu de leur assemblée en corps, comment leurs marches sont réglées, et quels<396> arrangements ils prennent. Comme il y a d'ailleurs des bruits sur un corps de troupes de 20,000 hommes à peu près que la France ferait marcher de l'Alsace,396-1 muni d'un grand train d'artillerie, pour passer de Mayence en Franconie, en joignant en marche quelques troupes des princes de l'Empire à Schweinfurt,396-2 j'ose demander encore à Votre Altesse de faire en sorte que j'en sois également instruit avec exactitude.
Elle sera persuadée de ma reconnaissance la plus parfaite, pour m'avoir obligé sur un sujet aussi intéressant pour moi que celui-ci, étant au surplus avec ces sentiments qu'Elle me connaît, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin
Federic.
Nach dem Concept.
395-2 Vergl. S. 348. 388.
396-1 Vergl. S. 38S.
396-2 Vergl. S. 392.