8877. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEL.
Der Landgraf von Hessen-Cassel schreibt, Cassel 15. April: Der französische Gesandte Folard habe von neuem eine Denkschrift eingereicht, mit der entschiedenen Forderung, Hessen-Cassel solle sich zur Neutralität entschliessen.517-1 „Le susdit ministre a encore ajouté de bouche et confirmé par la lecture de ses instructions que l'idée de la médiation de l'Empire517-2 ne pouvait être goûtée, puisque ce n'était que Votre Majesté qui l'avait fait naître, pour gagner du temps, et qu'elle n'était soutenue que de ceux qui suivaient Son parti; qu'une médiation de la part de l'Empire était d'autant moins admissible, puisque la qualité de médiateur dérogerait à celle de juge, qui était la seule qui lui convenait, que, quant à la résolution qui avait été prise à la Diète à la pluralité des voix, tous les membres de l'Empire étaient obligés de s'y tenir; que ceux qui voudraient s'y opposer, ne pourraient être regardes que comme infracteurs des lois de l'Empire, et que l'Empereur, l'Impératrice, l'Empire et les garants de la paix de Westphalie ne pourraient s'empêcher de les regarder comme ennemis et adhérents de Votre Majesté.
<518>Toutes ces déclarations et menaces, Sire, n'ont nullement ébranlé ma fidélité à mes engagements, ni cet attachement décidé et inviolable pour les intérêts de Votre Majesté et de la cause commune; . . . mais Elle jugera aussi que ... je dois m'attendre au plus tôt à l'invasion hostile de mes pays, qui se trouvent sans aucune défense, et outre les pertes et dommages que j'en souffrirai, j'ai encore tout à craindre pour la succession réglée en faveur de mes petits-fils dans le comté de Hanau,518-1 au cas que ma fin doit arriver, pendant que les troupes françaises ou impériales s'en trouveraient en possession. Je cours encore risque de me voir frustré du droit de garnison à Rheinfels,518-1 qui à peine m'a été assuré définitivement par mon dernier accommodement avec la branche de Rothenburg.“
Der Landgraf bittet den König um eine schleunige Hülfe für sein bedrohtes Land und um Zusicherung einer Entschädigung für die Verluste, die ihm bevorstehen er meldet, dass er mit dem gleichen Gesuch auch an den König von Grossbritannien sich gewendet habe.
Lockwitz, 19 avril 1757. #Monsieur mon Cousin. J'ai été vivement touché de la communication confidente que Votre Altesse a bien voulu me faire, par la lettre qu'Elle m'a faite du 15 de ce mois, de ce qui s'est passé auprès d'Elle relativement aux nouvelles tentatives qu'on a faites pour Lui inspirer de nouvelles appréhensions, dans la vue de La détacher de Ses vrais et fidèles alliés. Je suis d'ailleurs extrêmement sensible aux sentiments magnanimes et sincères qu'Elle a bien voulu me renouveler à ce sujet. Je vois, par tous ces procédés de la part de mes ennemis, qu'ils s imaginent de pouvoir donner la loi à tout l'Empire et exercer le despotisme sur toute l'Allemagne à leur gré; mais, grâce à Dieu! les choses ne sont pas encore là, et pourvu que Votre Altesse prendra patience encore, Elle verra que j'ai pris mes arrangements de sorte que dans peu le jeu se changera, et que mes ennemis trouveront combien ils sont éloignés encore du but orgueilleux qu'ils s'étaient proposé.
Votre Altesse peut être assurée que je fais tous mes arrangements pour L'assister de la façon la plus efficace, au cas qu'on voudrait s'en prendre à Elle, en haine de Ses sentiments patriotiques, et, quant au concert à prendre et aux liaisons ultérieures et communes à fixer avec Sa Majesté Britannique pour soutenir les droits de Votre Altesse et Ses mesures prises par rapport à la succession,518-2 je ne ferai nulle difficulté d'y entrer et de Lui garantir un dédommagement raisonnable à l'égard des pertes qu'Elle saurait subir. Mais ce dont je prie Votre Altesse avec instance et même pour Ses propres sûretés, c'est qu'Elle m'avertisse exactement de tous les mouvements des troupes françaises et de leur assemblée en corps auprès de Cologne ou auprès de Mayence, afin, que je n'agisse pas aveuglément, mais sache plutôt ce que j'aurais à faire.
Pour ce qui regarde la forteresse de Rheinfels, Votre Altesse conviendra qu'il me sera difficile, pour ne pas dire impossible, d'y porter quelque corps de mes troupes pour soutenir cette place, malgré le
<519>secours que je porterais au pays de Hesse; il pourrait ainsi arriver qu'on obligerait Votre Altesse d'y admettre une garnison étrangère. Mais, ce cas même supposé, Elle n'y saura perdre qu'une possession momentanée, vu qu'à la pacification générale des troubles présents on sera obligé de La rétablir in integrum.
Votre Altesse comptera, au reste, sur mes sentiments de la plus parfaite amitié, et combien je serai charmé de Lui prouver ma reconnaissance de toutes les marques qu'Elle me donne de la Sienne, étant avec toute la considération et l'estime possible, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le très bon cousin
Federic.
Nach dem Concept.
517-1 Vergl. S. 466. 467.
517-2 Vergl. S. 127. 148. 466.
518-1 Vergl. S. 388.
518-2 Vergl. Bd. XI, 30; Faber, Europ. Staatskanzlei, Bd. 107. S. 657.