8941. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.
[Au camp de Prague,] 14 [mai 1757].
Mon malheur veut que mes bougres d'ennemis ont des magasins à Prague, ce qui me met dans un grand embarras, puisque le temps est précieux, et que je n'en saurais perdre. J'attends l'artillerie, pour bombarder la ville,38-4 mais si cela ne sert de rien, il faudra, si la chose traîne trois semaines, lever le blocus et nous tourner vers le plus pressé. Voilà mon grand embarras; la principale affaire est de nous débarrasser de nos blessés et de faire transporter à Leitmeritz tout ce qui est transportable.
Les Français sont entre Düsseldorf et Mayence; je ne pense pas qu'ils se mettent en marche avant le mois de juin, mais alors force sera de leur faire face; bloquer Prague, éloigner Daun et s'opposer aux Français, sont trois choses que nous ne pouvons faire à la fois: bombarder Prague et tenter d'en venir à bout, voilà tout ce qui nous reste à faire, et si cela ne nous réussit pas, il faut lever le blocus, voir ce que ces gens feront, s'ils veulent sortir ou non, et prendre nos mesures en conséquence. Je vous embrasse, mon cher Maréchal.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
38-4 Vergl. S. 24. 30.