8986. A L'ÉLECTEUR DE BAVIÈRE A NYMPHENBURG.
Der Churfürst von Baiera schreibt dem Könige, Nymphenbiirg 18. Mai: „Sire. Je ne saurais me persuader que ce soit du su et par ordre de Votre Majesté qu'un corps de près de 2,000 hommes de Ses troupes soit inopinément entré dans quelques endroits du Haut - Palatinat,77-2 nommément à Eslarn et Nabburg, où un détachement de ces mêmes troupes a donné occasion à un évènement désagréable, dont on vient de me rendre compte, et duquel Votre Majesté verra les circonstances dans le species facti ci-joint. J'en suis extrêmement fâché, et non seulement j'ai déjà envoyé ordre de relâcher sur-le-champ l'officier qui commandait ce détachement,77-3 que l'on a arrêté, mais encore, en cas qu'on lui ait pris quelque chose, de le lui faire rendre avec tout ce qui peut lui appartenir. Et pour donner à Votre Majesté une marque plus particulière de mes attentions pour Elle, je fais partir mon chambellan et colonel, le baron de Montgelas, qui aura l'honneur de Lui remettre cette lettre, pour Lui faire un rapport fidèle de cet événement et Lui en donner une vraie connaissance. Je lui ai enjoint de témoigner en même temps à Votre Majesté combien je le désapprouve, et en conséquence je me flatte qu'Elle voudra bien ordonner à Ses troupes de se retirer de cette partie de mes États, pour que mes sujets ne soient plus inquiétés par elles, et pour qu'ils ne puissent plus avoir lieu de se plaindre des exactions qu'elles y ont déjà commises, sans cependant y avoir donné sujet et ne pensant point à le faire.. Je me promets de ramitié de Votre Majesté qu'Elle aura égard à mes représentations, et j'ajoute à tout ce que le baron de Montgelas est spécialement chargé de Lui dire de mes sentiments distingués pour Elle, ces nouvelles assurances de la haute considération avec laquelle je suis, Sire, de Votre Majesté le vrai serviteur et cousin
Max. Jos, Electeur.
Camp de Prague, 24 mai 1757.
Monsieur mon Frère et Cousin. Le baron de Montgelas, Son colonel et chambellan, vient de me rendre la lettre que vous avez bien voulu me faire du 18 de ce mois.
Après que Votre Altesse Électorale avec tant d'autres princes de l'Empire n'ont pas hésité de prendre le parti de la Reine-Impératrice contre moi, dans une querelle où il ne s'agissait de rien moins que des intérêts de l'Empire, saurait-Elle trouver mauvais que je fasse à mes ennemis tout le mal qu'ils songeaient à me faire? Grâces au Ciel! je me trouve dans les circonstances à faire repentir ceux qui, par une résolution précipitée, se prêtaient à seconder les vues injustes de mes ennemis. Votre Altesse Électorale connaît combien feu l'empereur Charles VII a été de mes amis, et les preuves que je lui ai données de mon amitié réciproque. Il ne dépendra que d'Elle d'en ressentir<78> les effets également, en renonçant aux engagements qu'Elle a pris avec mes ennemis qui l'ont toujours été de Sa maison. En se réduisant à une exacte neutralité et en me donnant des assurances point équivoques mais authentiques et par écrit sur ce sujet, je Lui donnerai toutes les marques de l'amitié la plus stable.
Mais aussi ne saurais-je Lui dissimuler qu'à moins de cela je serai obligé de prendre mon parti. J'ose espérer que le Ciel secondera mes entreprises, de sorte que j'aurai bientôt achevé ici. La justice, ma dignité et ce que je dots aux droits de ma maison, demanderont que je ne tarde plus alors de ressentir les torts et les injustices qu'on m'a faits au grand préjudice même des constitutions et des libertés du Saint-Empire, pour aller avec mon armée là où les circonstances l'exigeront. Je prie Votre Altesse Électorale de vouloir bien me faire une réponse catégorique là-dessus, L'assurant, au reste, de la haute considération et de l'estime parfaite avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse Électorale le bon frère et cousin
Federic.
Nach dem Concept.
77-2 Vergl. S. 52.
77-3 Preussische Truppen unter dem Hauptmann Georg Balthasar von Petersdorff hatten in Nabburg Contributionen eingetrieben, Petersdorff war nachher verwundet den Baiern in die Hände gefallen.