8988. RELATION.79-3
Extrait d'une lettre d'un officier, écrite du camp du duc de Bevern à Kolin, 22 mai 1757.
Par les mouvements que Son Altesse Monseigneur le duc de Bevern a fait faire à son armée vers l'armée ennemie, commandée par le maréchal Leopold Daun, ce Prince a enlevé les magasins que les Autrichiens avaient à Nimburg, à Kolin et à Suchdol.79-4 Le dernier était le grand magasin qu'on avait construit pour les campements qu'il y a eu depuis quelques années auprès de Kolin.79-5 Il était assez considérable, et on l'a enlevé, pour ainsi dire, à la barbe de l'armée du maréchal Daun. Le duc de Bevern avait commandé pour cette entreprise le lieutenant-général de Zieten et les généraux majors de Krockow et de Manstein avec 4 bataillons et 1100 chevaux, tant cuirassiers que dragons et hussards, et ils sont parvenus à leur but, quoiqu'il y eût un camp de croates et de hussards autrichiens derrière Suchdol et que toute la montagne joignant la chapelle de Saint-Jean fût occupée par l'ennemi. Il ne fallut que quelques coups de canon, pour faire retirer les croates et les hussards qui étaient derrière Suchdol. Les troupes postées sur la montagne et les hussards qui campaient derrière<80> Kolin, et que les nôtres ont tenus en échec, n'ont pas eu le courage de nous inquiéter et de nous empêcher de fourrager. Le général Nadasdy, qui du haut de la montagne, dont on vient de parler, était un spectateur tranquille de nos mouvements, envoya à la vérité un lieutenant-colonel du régiment de Baranyay avec quelques centaines de chevaux pour attaquer nos hussards, mais à peine cet officier fut-il tombé sur un détachement du régiment de Puttkammer, commandé par le lieutenant-colonel Warnery, que celui le chargea tellement que l'ennemi perdit 11 à 12 hommes qui furent tués, et 8 que nous fîmes prisonniers, sans compter ceux que le canon a tués. Nous n'avons pas perdu un seul homme, et nous n'avons eu que deux hussards et un cheval légèrement blessés. Nous avons trouvé dans le susdit magasin une grande quantité d'avoine et d'autre fourrage. Nous ne pouvions pas nous imaginer d'abord que l'ennemi, qui était derrière la montagne de Kuttenberg, et qui aurait pu facilement nous inquiéter, nous laisserait faire si paisiblement une manœuvre qui a duré depuis la pointe du jour jusqu'au soir. On avait pris les précautions nécessaires, pour ne pas se laisser surprendre, mais toute notre marche a été fort tranquille, et l'arrièregarde n'a même pas été inquiétée.
Nach der im Ministerium vollzogenen Ueberarbeitung 80-1 des Eichel'schen „Extracts“ .
79-3 Eichel schreibt am 25. Mai an Podewils: „Auf Sr. Königl. Majestät Befehl habe ich auch Ew. Excellenz einige Nachricht wegen der Magazine, so des Herzogs von Braunschweig-Bevern Durchlaucht nach und nach dem Feinde genommen, communiciren sollen; welches ich vermittelst anliegenden Extracts aus dem Originalbericht (er datirt: Lager von Kolin, 22. Mai 1757) thue und Ew. Excellenz Gutfinden überlasse, was Dieselbe davon unter das Publikum kommen lassen, und ob Dieselbe e.s etwa als ein Schreiben eines Particulier-Officiers aus dem kolinschen Lager public machen und sonst communiciren wollen.“ Der — wahrscheinlich deutsche — „Extract“ Eichels liegt nicht mehr vor, sondern nur die im Ministerium überarbeitete und in die Oeffentlichkeit gelangte Fassung. Der Artikel erschien mit einigen geringen Abänderungen in den „Berlinischen Nachrichten“ in Nr. 65 am 31. Mai.
79-4 Vergl. S. 74. 76.
79-5 Vergl. Bd. X, 382.
80-1 Die Ueberarbeitung scheint sich auf die Uebertragung in das Französische und eine stilistische Feilung beschränkt zu haben.