9027. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.
[Au camp de Prague,] 2 juin [1757].
Mon cher Maréchal. Un certain capitaine Piro,113-2 ci-devant du régiment de Szekely, que j'ai chassé, qui est retourné chez les Autrichiens, que ceux-là ont mis aux arrêts, et qui s'est sauvé de Prague hier pendant le bombardement, dépose que Browne avait retiré toute sa farine du petit-côté,113-3 que la plupart des troupes s'y trouvaient, et que demain l'on ferait une sortie par la porte Saint-Charles. Il a été au Stockhaus, et ce n'est pas là que l'on apprend ordinairement les nouvelles des desseins des généraux, mais je vous en informe à tout hasard, surtout pour que vous fassiez diriger vos bombes plus à droite du Hradschin; toutes celles qui ne font point d'effet, tombent là sur la grande place.
Je crains bien que notre bombardement ne fasse que brûler des maisons et pas autre chose. Voici le quatrième jour, personne ne donne signe de vie; j'essaierai demain d'une nouvelle batterie que j'ai fait faire vis-à-vis du Wischerad, mais si nos ennemis ont de la farine pour six semaines, comme on veut me le persuader, nous serons obligés de saigner du nez. Tout cela ne m'accommode guère, il faudra s'en tirer le mieux possible, voilà tout ce que j'y peux faire. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
113-2 Der Name findet sich nicht in den Regimentslisten der Königl. Geheimen Kriegskanzlei.
113-3 Vergl. S. 101.