9377. AU COMTE DE NEUWIED.
Der Graf von Neuwied schreibt, Neuwied 23. August: „Sire. Je ne puis mieux détailler à Votre Majesté les dispositions présentes de la cour de France qu'en Lui présentant la relation du sieur Barbutt de Mausac,389-8 chambellan d'Anspach, particulièrement attaché à ma maison, qui s'était chargé de faire ce voyage, et qui m'a rapporté la réponse du maréchal de Belle-Isle au sujet des ouvertures de Fischer, lequel avait aussi depuis fait un tour en Compiègne. Ladite relation semble s'accorder parfaitement avec ce que j'ai appris par d'autres du système temporaire des ministres de France. Quoique l'humeur régnante ne semble pas favoriser, à l'heure qu'il est, les vues d'un accommodement, il est plus que probable qu'il y a eu une crise dont on aurait pu profiter: que l'avarice d'une certaine personne,389-9 le changement du ministre des affaires étrangères389-10 et le succès des armes françaises, joints au contretemps infortuné du 18 de juin, n'aient dérangé les maximes salutaires et conformes au véritable intérêt de la France, qui auraient été suivies, sous des circonstances où les cabales de la cour, l'intérêt des particuliers et la vénalité des favoris auraient eu<390> les coudées moins franches. Je ne manquerai cependant pas de veiller soigneusement et d'avoir l'œil le plus attentif à tout ce qui peut tendre à la satisfaction de Votre Majesté. Elle est trop éclairée, pour que l'on ose Lui rien suggérer; cependant il est sans doute permis de Lui représenter les choses dans le jour qu'on les conçoit; c'est le devoir indispensable de ceux qui font gloire d'être dévoués à Ses hauts intérêts.
Il y a toute apparence que cet hiver produira des changements considérables dans le tempérament de la cour de France, et peut-être que l'emploi d'une personne sous main, ou dans ce pays-là caractérisée par une autre cour, pourrait rapporter de l'utilité à Votre Majesté ...“390-1 Der Graf von Neuwied schreibt, Neuwied 24. August: „Sire. Je dépêchai hier une lettre à Votre Majesté, par le chasseur qui m'avait apporté Ses ordres du 18 juillet.390-2 Il était déjà parti, lorsque M. le colonel de Balbi arriva,390-3 et je crus qu'il était à propos de faire courir après lui, afin que Votre Majesté soit instruite, par la même voie, de l'arrivée de cet officier, et qu'Elle n'ait aucune inquiétude à son sujet. La mortification de M. de Balbi a été égale à la mienne, lorsqu'il apprit que l'entrevue projetée avec un lieutenant-général français ne pouvait pas encore avoir lieu. Cependant, après avoir mûrement délibéré sur la situation des affaires, nous sommes convenus qu'au lieu de rebrousser chemin, il conviendrait de faire une dernière tentative, et que, pour cet effet, M. le colonel ferait un voyage à Paris, en compagnie avec le sieur de Barbutt de Mausac. Le plan que nous nous proposons, Sire, est de tâcher, par toutes sortes de moyens, de gagner la Pompadour et la mettre dans Vos intérêts, afin que le roi de France soit porté à s'arranger et s'entendre avec Votre Majesté, [et,] s'il n'y avait pas moyen de la vaincre et de l'attacher, [de] mettre tout en usage pour alors renverser son prédit. Il faut espérer que l'on pourra réussir dans l'un ou l'autre sens, ce qui rapportera également de l'utilité aux affaires de Votre Majesté. Je me flatte qu'Elle daignera approuver nos idées, sur quoi nous attendrons les ordres ultérieurs de Votre Majesté ...“
[Buttelstædt,] 30 septembre 1757.
Monsieur le Comte de Neuwied. J'ai été sensible au delà des expressions de toutes les attentions obligeantes et des sentiments de zèle pour mes intérêts que vous m'avez témoignés par vos lettres du 23 et du 24 d'août,390-4 qui m'ont été fidèlement rendues. Comptez, je vous en supplie, sur ma parfaite reconnaissance et sur les obligations que [je] vous en aurai à jamais. Si je suis très fâché du malheur qui est arrivé au premier courrier,390-5 c'est principalement de ce que vous sauriez vous en ressentir, si nos ennemis et vos envieux voudraient vous impliquer et vous mettre à crime une affaire qui cependant dérive principalement des ouvertures que le colonel Fischer vous a faites de son propre mouvement,390-6 et qui d'ailleurs ne saurait être que très désirable à tout l'Empire. Quoique, dans des choses aussi graves et importantes que celles dont il s'agit, le commencement ne saura être que très difficile et épineux, je me flatte néanmoins que la fin en tournera mieux encore que<391> l'on n'aurait pu se la représenter d'abord. Je vous prie, au reste, d'être persuadé de la parfaite considération et de l'estime avec laquelle je suis, Monsieur le Comte,391-1 votre très affectionné ami
Federic.
Nach dem Concept.
389-10 Vergl. S. 362.
389-8 D. d. 2. August 1757.
389-9 Vergl. S. 377.
390-1 Zum Schluss spricht sich der Graf Neuwied über die Zuverlässigkeit Barbutt's aus.
390-2 Vergl. Nr. 9212.
390-3 Vergl. S. 300.
390-4 Die beiden Schreiben sowie die Relation Barbutt's, welche man verloren glaubte (vergl. S. 327. 377), sind nachträglich aufgefunden worden; wie das Papier zeigt, haben sie tage- oder wochenlang in Wasser gelegen und sind im Cabinet über Licht getrocknet worden, wobei Theile des Papiers angebrannt und verkohlt sind.
390-5 Vergl. S. 327.
390-6 Vergl. S. 255. 377.
391-1 Am 25. September machte Eichel aus Kerspleben dem Minister Finckenstein Mittheilungen über Nachrichten, die aus Neuwied eingelaufen seien; das Original dieser Benachrichtigung ist nicht mehr vorhanden. Eichel schreibt: „Nous avons de bonnes nouvelles de Neuwied que la France ne désire que la paix, qu'elle se veut raccommoder avec nous, que le duc de Richelieu a désiré avec beaucoup d'empressement, même avant que le Roi lui en a fait l'ouverture, d'être employé à cette négociation, que le duc de Belle-Isle est fort porté pour nous, que le roi de France est prévenu en notre faveur, que la maîtresse est ébranlée et sera peut-être gagnée à peu de frais, et que l'abbé Bernis a reçu avec empressement les premières ouvertures qui lui en ont été faites.“