<107>prises que l'armée alliée a commencées, il faut se flatter que Ses États, tout comme ceux de Ses voisins, seront bientôt délivrés d'une oppression dont il n'y a d'exemple. Je ne veux point excuser ce qui s'est passé à l'occasion de la convention faite à Kloster-Zeven,1 je crois l'indication que Votre Altesse en a conçue, juste, mais nos ennemis ne sontils pas contrevenus eux-mêmes à plusieurs points de cette malheureuse convention? Je n'entre point dans des détails là-dessus, mais comme Votre Altesse a soutenu avec une fermeté qu'on ne saurait assez admirer, tout le mal qu'on Lui a fait, je me persuade qu'Elle ne voudra pas reculer à présent, et dans un instant où la mauvaise fortune que nous avons tous essayée, sera apparemment corrigée par d'heureux succès de nos armes. Elle ne voudra d'ailleurs y exposer Son prince héréditaire d'être retenu avec tout ce qu'il a de troupes sous ses ordres, contre leur gré, selon le droit et la raison de guerre.
Votre Altesse pense trop bien pour ne pas sentir tous les inconvénients qui nécessairement en résulteraient, si Elle voulait abandonner et, si j'ose le dire, sacrifier dans ce moment critique ce qu'Elle a et aura toujours de véritables amis, et, quant à moi, je suis charmé d'avoir l'occasion de Lui renouveler les sentiments de considération, d'estime et de l'amitié avec lesquels je serai à jamais, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin
Federic.
P. S.
C'est à présent le moment de tenir bon, où nos affaires prennent une face avantageuse pour vos intérêts, pour votre gloire et pour votre honneur. Il ne faut pas vous démentir. Si votre fils vous désobéit, c'est à ma seule persuasion,2 et jetez-en toute votre colère sur moi; car je l'ai assuré que tout ce que vous lui écriviez, n'était que grimace, que vous vouliez être désobéi, et que je me chargeais de tout. J'en fais mon affaire, et je le prends ouvertement sous ma protection.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.3
9609. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.
Près de Breslau, 19 décembre 1757.4
Grâce à Dieu! je viens encore de battre totalement et à plate couture la grande armée autrichienne le 5 de ce mois. Mon maréchal Lehwaldt est entré dans la Poméranie suédoise, où il aura bientôt fait avec les troupes suédoises et les recognera à Stralsund et sur l'île de
1 Vergl. Bd. XV, 489.
2 Vergl. S. 99.
3 In der nicht mehr vorhandenen Ausfertigung war der Zusatz eigenhändig.
4 Nach einem Begleitschreiben Eichel's an Podewils vom 19. December sollte das königliche Schreiben an die verwittwete Fürstin von Zerbst gesendet werden, mit dem Ersuchen, dasselbe ihrer Schwägerin, der Königin von Schweden, zukommen zu lassen. (Vergl. hierzu Bd. XV, 329.)