Tout est fort tranquille sur les frontières; le froid et le dégoût me sont un bon rempart pour la sûreté de nos quartiers; à peine 1000 hommes de la garnison de Liegnitz1 ont repassé en Bohême, le reste est déserté.
Lehwaldt doit être à présent auprès de Stralsund;2 messieurs les Suédois seront à coup sûr les premiers qui feront la paix,3 et quand une fois le chapelet commence à se dévider, alors, pour l'ordinaire, cela va tout de suite.
Adieu, mon cher frère. Voici une lettre que je vous prie de faire tenir à son adresse,4 vous assurant de la parfaite estime et de la tendre amitié avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9661. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.5
Breslau, 2 janvier 1758.
Monsieur mon Cousin. La lettre que Votre Altesse m'a faite du 26 décembre,6 vient de m'être rendue. Permettez-moi de vous parler franchement et de vous dire que je vois avec regret que votre expédition est manquée, et que vous vous êtes laissé séduire par le sieur de Schulenburg7 et par d'autres Hanovriens. Il ne fallait point aller à Celle, mais sur Nienburg.8 De pareilles opérations veulent être menées avec vigueur. A présent, l'affaire est gâtée, celle de Lehwaldt en Poméranie ira mieux. Il fallait attaquer l'ennemi et lui tomber vertement sur le corps. Le temps que vous perdez, l'ennemi l'emploiera utilement à se renforcer, et ensuite vous aurez double peine et double risque. Voilà ce que c'est que d'avoir suivi de mauvais conseils. Je suis avec estime, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin
Rien ne pouvait venir plus mal à propos que ce que vous avez fait. Voilà tout ce que la douleur me permet de vous dire.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig. Für das Hauptschreiben ( „je vois avec regret — de mauvais conseils“ ) befindet sich eine eigenhändige Weisung auf der Rückseite des Berichts vom 26. December.
1 Vergl. S. 131.
2 Vergl. S. 139.
3 Vergl. auch das Schreiben an die Herzogin von Gotha vom 2. Januar in den Œuvres Bd. 18, S, 168.
4 Vermuthlich das Schreiben an die Markgräfin von Baireuth vom 2. Januar, Nr. 9659.
5 Die Berichte des Prinzen vom 26., 27. und 28. December sowie diejenigen vom 5. und 7. Januar sind aus Uelzen datirt; die folgenden Berichte vom 16. bis zum 30. Januar datiren aus Lüneburg.
6 Vergl. den Bericht bei Westphalen, a. a. O. II. 175. 176.
7 Vergl. S. 115.
8 Vergl. S. 115. 134.