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Si vous jugez à propos de donner permission à quelques officiers français qui ont de fortes raisons pour aller chez eux, je vous en laisse le maître.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9673. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Breslau, 7 janvier 1758.

Ma très chère Sœur. Mon frère Henri m'a envoyé la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire. Que ne vous dois-je pas, ma chère sœur, pour tous les témoignages de la plus sincère amitié que vous me donnez! Je voudrais, au prix de mon sang, vous en pouvoir témoigner ma reconnaissance. Certainement, ces sentiments ne s'effaceront de mon cœur qu'avec le dernier souffle de vie.

L'O'Donell que nous avons ici prisonnier,1 est le cadet, il est mal blessé; je ne l'ai point vu. Il veut se faire transporter en Bohême, à quoi j'ai consenti.

Une certaine nouvelle inquiète beaucoup la cour de Vienne. Ils ont voulu rassembler de l'argent et, toutes les cordes leur ayant manqué, ils ont voulu obliger les banquiers de leur apporter tous leurs fonds.2 Quelle ressource désespérée! quel moyen violent! En vérité, si ce que l'on me mande de trois endroits, est vrai, la chance pourra changer étrangement cette année et représenter un tableau tout différent de celui de cette triste et malheureuse année.

Mon frère Ferdinand a été fort malade de la fièvre chaude,3 mais à présent il est hors de danger. On m'écrit que ma pauvre sœur de Schwedt était mal; on la croit hydropique. J'espère en son tempérament, car nous autres nous avons le tempérament très fort: sans quoi, vous n'auriez jamais résisté, ma chère sœur, à tous vos maux, ni moi à tous mes chagrins. Mes deux nièces, dont l'une est ma belle-sœur,4 viennent ici; je crois que ma sœur Amélie viendra aussi. Je vous avoue que je me réjouis de la voir, car je suis comme un homme qui a été longtemps sur mer, et qui est bien aise de se trouver pendant quelque temps sur terre et dans un port.

Adieu, ma divine sœur, conservez-vous, si vous m'aimez tant soit peu, pour que j'aie la consolation de vous revoir, de vous embrasser et de vous témoigner du moins une partie de ma reconnaissance. Ce sont les sentiments avec lesquels je serai éternellement, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 78 und S. 82 mit Anm. 1.

2 Vergl. Nr. 9674.

3 Vergl. S. 127. 156.

4 Die Töchter der Markgräfin von Schwedt, der Schwester des Königs, Friederike Dorothée Sophie und Anna Elisabeth Luise waren vermählt, die ältere mit dem Printen Friedrich Eugen von Württemberg (vergl. Bd. X, 160; XI, 210), die jüngere mit dem Prinzen Ferdinand von Preussen (vergl. Bd. XI, 179). Beide Prinzen befanden sich im Heere des Königs, sie waren gleich nach der Schlacht bei Leuthen beide zu Generallieutenants befördert worden.