<174> Impériale, il y aurait de quoi écrire des volumes; et si l'on plaidait devant un Grotius, on la ferait condamner à frais et dépens; mais depuis que l'on ne connaît plus de loi que celle de la force, depuis que la violence a pris la place de l'équité et de la justice, il n'y a plus que l'épée qui puisse soutenir les droits germaniques, et ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que, tandis que nous combattons pour les libertés de ce corps, ils se joignent contre moi à leurs tyrans.
La lettre, ma chère sœur, que vous m'envoyez,1 est d'un certain Leutrum,2 homme décrié de mœurs, auquel je ne réponds pas, et qui, de plus, est sujet à des accès de folie.
Je suis charmé de ce que vous ayez musique, et que vous commenciez à vous dissiper un peu; croyez-moi, ma chère sœur, il n'y a de consolant dans la vie qu'un peu de philosophie et les beaux-arts. J'ai ici mes deux nièces qui sont arrivées de Schwedt;3 mon frère Ferdinand n'est pas encore entièrement remis de sa fièvre chaude,4 mais cependant hors de danger.
J'ai toujours beaucoup d'affaires et de préparatifs à arranger, pour la campagne prochaine. Je vous jure que je bénirai le Ciel le jour où je pourrai descendre de la corde sur laquelle on m'oblige de danser, ne désirant que de revoir le moment où je pourrai vous assurer de vive voix de la tendre reconnaissance, de la haute estime et de tous les sentiments avec lesquels je suis, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9690. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.
[Breslau,] 14 janvier 1758.
Mon cher Frère. Je vous rends mille grâces de toutes les peines que vous vous donnez pour mes affaires de là-bas et pour les princes d'Anhalt;5 j'ai reçu de très bonnes nouvelles de Lehwaldt,6 et je me flatte que les Suédois seront les premiers à faire la paix. Le prince Ferdinand a trouvé une si grosse besogne pour remettre cette armée qu'il lui a nécessairement fallu quelque délai pour la faire agir.
Je compte de vous envoyer dans huit ou dix jours une longue dépêche pour ce qui regarde les troupes de Magdeburg,7 et, s'il plaît au Ciel, cela ira bien.
Mes deux nièces sont arrivées ici; la joie qu'en a eu mon frère Ferdinand, a pensé lui causer une récidive, il en prit hier des transports au cerveau. J'ai obligé ma nièce à faire la malade,8 et je viens de chez lui et l'ai trouvé beaucoup mieux qu'hier. C'est le meilleur enfant
1 Das Schreiben liegt nicht bei.
2 Vermuthlich identisch mit dem Bd. X, 246. 459—463. 486 genannten russischen Oberst Baron Leutrum.
3 Vergl. S. 157.
4 Vergl. S. 156. 157.
5 Vergl. S. 146. 156.
6 Vergl. Nr. 9688.
7 Vergl. S. 98 und Nr. 9712.
8 Wohl gemeint: „a faire la garde-malade“ .