<317> de ceux qui parviennent aux premiers grades de l'armée, et qui, acquérant par là une trop grande connaissance de son fort et de son faible, pourraient s'en servir à son préjudice. Le hasard fait que cela tombe sur vous. Faites seulement cet acte que je regarde comme superflu de votre part, mais qui sert de planche pour les autres, parcequ'il m'est impossible d'introduire dans la connaissance intime de mes affaires des gens qui peuvent être aujourd'hui à moi, demain chez mes ennemis. C'est contre toute la prudence.
Federic.
P. S.
Je viens de recevoir encore la lettre que Votre Altesse m'a dépêchée par estafette du 13 de ce mois. Je serais fâché que, sur de légers scrupules, vous voudriez refuser cette marque de distinction que je voudrais bien vous donner avec le plus grand plaisir du monde, ne pouvant pas moi changer de résolution que j'ai prise de ne pas donner de pareils brevets, sans avoir tiré cette promesse en question, en sorte donc que je prie Votre Altesse de vouloir bien y réfléchir encore. La chose serait bien autre, s'il y avait de l'espérance que, par quelque succession, vous sauriez devenir prince régnant de quelque État, mais, sans cela, je ne vois aucune raison qui jamais saurait vous faire quitter mon service, ainsi que, pour que Votre Altesse y songe bien, ma demande à Son égard n'est qu'une formalité, dont cependant je ne saurais pas me passer, pour ne pas laisser lieu à d'autres d'en vouloir tirer des conséquences.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz zum Hauptschreiben eigenhändig.
9852. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Grüssau, 19 mars 1758.
Mon cher Frère. Non seulement les trois régiments de Wésel1 vous sont assignés, mais encore trois régiments qui se trouvent à Berlin, à savoir Lestwitz, Brandes et Schulze. Vous placerez tout cela, comme vous le jugerez à propos. Si vous faites entrer les régiments de Wésel à Dresde, cela m'épargnera l'argent des équipages de campagne, et les autres vous rendront de meilleurs services.2 Je ferai aussi partir dans quelques jours le régiment de Bredow que j'envoie droit à Dresde, d'où vous pourrez en disposer.
Vous faites bien, mon cher frère, de vous retirer tout doucement vers la Saxe, pour ne point être prévenu par l'ennemi, car nous y
1 Vergl. S. 97. 236.
2 Vergl. S. 236.