<327>raît être absolument impossible qu'ils sauraient tenir encore à Cassel, surtout après que je sais que mon frère Henri a détaché vers Gœttingen, ce qui, sans doute, fera un très bon effet.
Les idées que vous avez présentement, pour poursuivre vos succès, sont telles que je ne saurais qu'y applaudir parfaitement. Si les Français sont dans la position que Votre Altesse me marque, il ne saura manquer que, quand vous percerez encore une fois leurs quartiers, ils ne s'enfuient tous très précipitamment, après la dernière rencontre que vous aurez eu avec eux, au delà du Rhin. C'est alors et dans cette occasion-là qu'il faut que vous envoyiez à leurs trousses les hussards et les dragons, pour les talonner de près et les bien pousser, afin de les bien accommoder encore et les pousser de sorte qu'ils soient rejetés le pied en l'air et fort délabrés au delà du Rhin.
Au reste, pour donner une marque éclatante à Votre Altesse de la satisfaction extrême où je suis sur Ses progrès contre l'ennemi, je vous adressé ci-clos le brevet de général d'infanterie de mon armée,1 ne souhaitant rien plus que de vous persuader par là de la parfaite considération et estime avec laquelle je suis, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
9865. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Grüssau,] 25 mars 1758.
Mon cher Frère. Je n'ai pu vous écrire de quelques jours, à cause d'une terrible colique accompagnée de fièvre, qui m'avait mis sur le grabat. Ce délai m'a procuré des lettres du prince Ferdinand, qui m'ont donné des éclaircissements sur bien des choses, s'entend il me marque que les Français ont abandonné Hameln et Rinteln,2 d'où je tire la conséquence certaine qu'ils seront obligés d'abandonner le pays de Hesse, et à présent je peux supposer sans témérité que tous ces brigands passeront le Rhin, ne trouvant plus rien à piller en Allemagne.
J'en viens à présent à ce qui vous regarde, mon chère frère, et pour ne vous rien laisser à désirer sur mes idées, je vais vous les expliquer de mon mieux. Selon ce qui est parvenu à ma connaissance, vous n'aurez vis-à-vis de vous, que les troupes de l'Empire et le vieux Wenzel Wallis, qui est un vieux coïon. Si, de mon côté, je parviens à gagner deux marches sur l'ennemi, je me trouve avant l'armée de Daun vers Olmtitz.3 Ceci, comme je l'espère, l'engagera à une bataille, où, comme je l'espère, il sera battu. En ce cas, vous jugez bien qu'ils rassembleront toutes les forces qu'ils pourront en Moravie, pour couvrir
1 Vergl. S. 286. 317.
2 Vergl. Nr. 9864.
3 Vergl. S. 304.