<338> m'étonner beaucoup. Je ne conçois pas que vous ayez donné lieu aux propos en question; au cas cependant que cela fût, vous vous seriez fortement aventuré et auriez avancé contre vos ordres une idée que je ne saurais aucunement approuver. Je dois donc vous avertir de vous en tenir exactement à vos instructions et de les exécuter, sans rien avancer de votre chef.
Quant aux autres avis renfermés dans vos rapports susallégués, je vous en remercie, vous recommandant de nouveau de ne rien négliger, mais de vous employer de votre mieux à ce que le sieur Mitchell, comme un ministre très zélé pour sa cour et très bien intentionné, ne soit point rappelé d'ici,1 mais qu'il soit conservé à son poste, vous avouant franchement que, lui ayant donné une fois ma confiance et l'en trouvant parfaitement digne, que point d'autre ministre ne saurait m'être aussi agréable que lui.
Federic.
Nach dem Concept.
9878. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Mars 1758].
Pour l'amour de Dieu, ne vous faites point d'affaires avec les tyrans de l'Europe! Cédez en tout ce que vous ne pouvez leur disputer;2 d'autant plus que les choses changeront bientôt de face, dès que les Français seront poussés au Rhin. J'espère que mon frère Henri pourra peut-être donner une chiquenaude au Cercle. Quant aux Russes, l'Impératrice est très mal; ils ne peuvent avancer sitôt, et j'espère entre ce temps porter un grand coup à la reine de Hongrie. Voilà tout ce que j'ose dire.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
9879. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Grüssau, 1er avril 1758.
Monsieur mon Frère et Cousin. La lettre que Votre Altesse a pris la peine de m'écrire le 27 de mars, m'a été fidèlement rendue. Quoique très convaincu de Ses sentiments invariables à mon égard, j'ai été cependant sensiblement touché des nouveaux témoignages qu'Elle m'en a voulu réitérer à cette occasion. Je félicite Votre Altesse de tout mon cœur de ce qu'Elle voit aujourd'hui Ses États entièrement délivrés des cruels ennemis qui les opprimaient. Voilà l'heureux effet de Sa persévérance et de la fermeté de Son attachement à la bonne cause. J'en suis d'autant plus aise qu'un parti opposé que Votre Altesse aurait pu
1 Vergl. S. 292. 312.
2 Oesterreichische und Reichsregimenter hatten das Baireuther Gebiet besetzt. — 3 Déchiffré von der Hand der Markgräfin. Das Schreiben war vermuthlich ohne Unterschrift abgegangen und beruhte auf einem eigenhändigen Concept Vergl. S. 66. Anm. 2.