<339> choisir, en contractant, des conventions particulières, ne L'aurait jamais préservée d'embarras et mise peut-être dans une situation plus gênante et plus ruineuse pour Ses États que celle d'où Elle vient de sortir à présent d'une manière si honorable et glorieuse pour Elle. Aussi je me persuade que rien détournera Votre Altesse de cette façon d'agir et de penser, et, quand le temps, arrivera que la paix générale sera faite, Elle Se verra au moins appuyée par Ses véritables amis et à l'abri de toutes les humiliantes démarches que nos ennemis n'auraient pas laissé de Lui faire essuyer en bien d'occasions.
Je Lui suis bien obligé des vœux sincères qu'Elle fait pour la prospérité de mes armes. J'en espère bien, malgré les difficultés qui se présentent, et me flatte de les surmonter. Votre Altesse me fera justice, quand Elle sera parfaitement assurée de la considération, de l'estime et de l'amitié invariable avec laquelle je suis etc.
Federic.
Nach dem Concept.
9880. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1
Grüssau, ter avril 1758.
Monsieur mon Cousin. Le courrier m'a bien rendu la lettre, du 25 mars que Votre Altesse lui avait confiée pour moi. Elle jugera Elle-même de toute l'étendue de ma satisfaction, et combien je prends part à la continuation de Ses heureux succès dans Ses opérations, et que, par une suite de ces succès, ma province d'Ost-Frise vient d'être délivrée de ses ennemis oppresseurs, qui, pour peu qu'ils y fussent restés encore, auraient achevé sa ruine totale.
Pour ce qui regarde votre demande à vous laisser encore six semaines au moins le prince de Holstein-Gottorp avec ce qu'il a de mes troupes,2 Votre Altesse sera persuadée de toute ma bonne volonté envers Elle et la cause commune, autant que cela dépend de moi et de mon inclination. Mais voudra-t-Elle prendre en considération, comme je La prie de faire, qu'en ceci il ne faudra pas qu'Elle dirige toute Son attention seulement sur les Français de ce côté-là, mais qu'Elle envisage également la situation où je suis de ce côté-ci. Je reconnais que vous avez fait beaucoup pour moi, et que votre expédition m'a considérablement soulagé; mais il faut considérer que, nonobstant cela, j'ai actuellement encore une multitude considérable de troupes ennemies de ce côté-ci vis-à-vis de moi, et que ce n'est pas un badinage de laisser un flanc ouvert aux Russes. Soyez, je vous en prie, persuadé qu'aussi longtemps que je verrai la possibilité de vous laisser là le prince de
1 Ueber die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem Monat März vergl. S. 280. Anm. 1; die Berichte des April sind sämmtlich aus Münster datirt.
2 Vergl. S. 260. 309. 316.