<381> donc de me satisfaire au plus tôt là-dessus, et me manderez en même temps votre sentiment si un changement d'une telle importance ne saurait opérer si bien sur ces gens qu'on saurait faire quelque chose avec eux.1
Federic.
Nach dem Concept.
9931. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Grüssau,] 13 avril 1758.
Mon cher Frère. Je souhaiterais que j'eusse autant de poudre, pour faire le siège d'Olmütz, que vous en trouvez à Magdeburg. Je n'ai ici que 4500 centner pour le siège de Schweidnitz, et, pour prendre Prague, il ne vous faut que 2600 centner, 20 canons de 12 livres, 12 de 24 et 20 mortiers. D'ailleurs, mon cher frère, vous êtes mal informé des troupes autrichiennes que vous avez vis-à-vis de vous. Vous pouvez être persuadé que Laudon est ici vis-à-vis de Halbstadt, il a encore été rossé en personne ce matin; moyennant quoi il ne peut être à Leitmeritz.
Vos idées pour l'armée du Cercle sont fort bonnes. Mais, premièrement, cette armée n'est forte que de 12,000 hommes; si vous lui opposez 8,000, c'est encore lui faire trop d'honneur. En second lieu, toute cette opération dans l'Empire ne mène à rien et ne finit pas la guerre; mais la prise de Prague2 est un coup de massue pour la cour de Vienne, dont elle ne saurait revenir. Je compte d'avoir fini mon siège vers le 20 de ce mois. Tant qu'Olmütz n'est pas pris, vous pouvez faire ce que vous voulez; mais, cela fait, il faut frapper un grand coup. Vous pouvez écarter et chasser les Cercles; mais il faut toujours en revenir à Prague, sans quoi tout ce que vous pourriez faire de mieux, n'est que de la crème fouettée.
Les régiments de Berlin3 ont des malades; mais pensez-vous que les nôtres n'en aient pas et l'ennemi encore davantage? Faites toujours marcher ce qui a armes et bagage, et les malades suivront, lorsqu'il plaira à Dieu. Il s'agit plus à présent chez vous d'ostentations que de forces réelles. Je vous enverrai d'ici votre cavalerie et vos hussards,4 dès que le siège sera fini; mais vous serez très supérieur à l'ennemi. Vous aurez reçu de moi et plans de Saxe et cartels.5 J'apprends qu'il y a des officiers saxons prisonniers à Wittenberg de désertés. Il faudra faire confisquer leurs biens et procéder juridiquement contre eux.
Que j'aie les hémorroïdes blanches ou noires, j'irai, mon cher frère, ne fût-ce que sur des béquilles, et je finirai la campagne, si je ne suis
1 Vergl. S. 294 mit Anm. 4.
2 Vergl. S. 304. 328.
3 Vergl. S. 317.
4 Vergl. S. 321. 387. 389.
5 Mit einem Schreiben vom 12. April übersandte der König an den Prinzen Pläne des Churfürstenthums Sachsen und ein Exemplar des mit den Oesterreichem abgeschlossenen Kartells für den Austausch der Gefangenen. Vergl. S. 362.